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Taxes à gogo

« C’est la taxe qui fait déborder le vase, tout du moins pour les compagnies aériennes. En annonçant leur volonté d’instaurer un nouveau prélèvement sur les billets d’avion en Europe pour financer la lutte contre le Sida dans les pays en voie de développement, Jacques Chirac et Gerhard Schroeder ont déclenché une levée de boucliers. Les transporteurs dénoncent, en vrac, des charges devenues insupportables, le risque d’une perte de compéti

C’est la taxe qui fait déborder le vase, tout du moins pour les compagnies aériennes. En annonçant leur volonté d’instaurer un nouveau prélèvement sur les billets d’avion en Europe pour financer la lutte contre le Sida dans les pays en voie de développement, Jacques Chirac et Gerhard Schroeder ont déclenché une levée de boucliers. Les transporteurs dénoncent, en vrac, des charges devenues insupportables, le risque d’une perte de compétitivité et ne comprennent pas pourquoi ils devraient être les seuls à supporter le financement d’une cause qui dépasse le strict cadre du transport. Un petit jeu du pourquoi moi, et pas les autres ? qui ne fait guère avancer le problème…

Il convient de nuancer ces propos volontiers alarmistes. D’abord parce qu’au final, ce ne sont pas les compagnies mais bien les passagers, par ricochet, qui subiront les conséquences de cette éventuelle taxe. Or, malgré l’incroyable envolée des redevances depuis quelques années, ils sont toujours plus nombreux à prendre l’avion. Soyons réalistes ! Ce n’est pas un euro de plus par billet qui les empêchera de voyager. Il s’agit aussi de ne pas mettre tous les prélèvements dans le même panier. La taxe d’aéroport, qui sert à financer les mesures de sûreté, a certes atteint des sommets (+220 % en six ans). Mais le 11 Septembre a mis en évidence de graves lacunes qu’il fallait combler au plus vite. En revanche, l’envolée de la redevance passager, destinée au financement des infrastructures, est plus contestable. Est-il légitime, pour construire des aérogares aux allures d’opéras, qu’ADP ne cesse d’augmenter ses tarifs, alors même que l’entreprise réalise des bénéfices records ?

Pour peu que sa finalité ne soit pas détournée, la nouvelle taxe de solidarité entrerait dans une toute autre logique : celle du développement durable. Plutôt que de la contester, les professionnels, qui ne cessent depuis des années de parler de tourisme équitable (sans que l’on en voit toujours les résultats !) pourraient en profiter pour démontrer que leur engagement n’est pas que du vent. Le Sida tue chaque mois autant de personnes que le tsunami, dans l’indifférence la plus totale. Alors un euro par billet, est-ce si scandaleux ?

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