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Sauvetage de Corsair : la Commission européenne reste dubitative

Bruxelles a des doutes sur le plan de sauvetage de Corsair. La compagnie aérienne française, elle, demeure sereine.

Si en décembre 2020, Bruxelles avait approuvé un plan de restructuration de Corsair  qui prévoyait notamment différentes mesures de soutien de l’État français, début février, la Commission européenne a annoncé enquêter sur le plan de restructuration de la compagnie en difficulté. Elle souhaitait alors s’assurer que le plan respectait bien les règles de l’Union européenne en matière d’aides octroyées par des Etats. Mais après examen, la Commission a critiqué, vendredi 5 avril, le plan présenté par l’Etat pour remettre Corsair sur pied. Celui-ci prévoit par ailleurs l’abandon ou le renoncement par l’Etat, et donc le contribuable, à 137 millions d’euros de dette fiscale ou sociale.

« La Commission doute en particulier du rétablissement de la viabilité à long terme » de Corsair. Elle indique ainsi clairement ne pas croire en la capacité de Corsair de continuer à voler de manière pérenne sans un apport financier récurrent de l’Etat. Bruxelles va plus loin en déclarant que Corsair « aurait potentiellement obtenu des aides d’Etat additionnelles durant la période de restructuration », ce qui aurait des effets de « distorsion de concurrence ». Une distorsion que l’Europe chasse actuellement. En 2023, la justice européenne avait par exemple annulé les plans de sauvetage de Lufthansa et d’Air France-KLM alors que les aides avaient déjà été remboursées.

Corsair continue d’y croire

Autre fait important, la Commission européenne révèle « un nombre de lacunes » dans le plan présenté par l’Etat. Car si l’Etat avait insisté sur le rôle de Corsair dans les Dom-Tom, or « les mesures commerciales prises par Corsair afin de renouer avec la rentabilité vont précisément dans le sens contraire », assure-t-elle. En effet, face à la force concurrence sur les Antilles, la Guyane et La Réunion, Corsair a plutôt récemment réorienté son activité vers l’Afrique. Ce qui n’est  donc pas en accord avec ce qu’indique l’Etat ni avec le plan approuvé par l’Europe en 2020. Depuis, la compagnie a touché près de 200 millions d’aides par l’Etat.

On le sait, l’Europe peut parfois être critique voire alarmiste lors de l’examen des plans de sauvetage. Mais Corsair semble peu déstabilisée par ses remarques qui ne traduisent pas forcément la position finale de Bruxelles. « Cette étape logique permettra à Corsair et aux autorités françaises, avec qui nous sommes parfaitement alignés, de convaincre la Commission européenne du bien-fondé et du sens de notre projet, au niveau opérationnel, économique et financier, déclare le PDG Pascal de Izaguirre, dans un communiqué. Corsair a déjà fait une grande partie du chemin dans son redressement, et cela commence d’ailleurs à porter ses fruits puisque nous bénéficions d’une dynamique commerciale très solide sur les derniers mois, grâce à une confiance accrue de nos clients et de nos partenaires. Nous sommes donc sereins et déterminés à poursuivre dans cette voie. »

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1 commentaire
  1. JpGrt dit

    C’est étonnant comme l’article issue de la commission (voir le lien) est nettement plus neutre et pas du tout a charge. La concurrence a t elle des sueurs froides?

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