Reprise de l’épidémie en France et en Europe : bientôt le retour du masque dans les transports ?

« La septième vague est là », alertait vendredi 24 juin l’infectiologue Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon (AP-HP) sur le plateau de RMC/BFMTV. Et d’appeler les Français à la responsabilité individuelle, les incitant notamment à remettre le masque dans les transports en commun, sans attendre d’éventuelles consignes du gouvernement.

Car si depuis quelques jours, plusieurs infectiologues appellent à prendre à nouveau cette précaution, du côté du gouvernement, pas de nouvelles mesures en vue. Sur le départ suite à sa défaite aux législatives, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon a déclaré jeudi dernier ne pas vouloir « de mesures contraignantes pour l’instant ». « Je demande aux Français de remettre le masque dans les transports » en commun, a-t-elle souligné lundi 27 juin sur RTL. Sans évoquer d’obligation. La ministre a aussi appelé les Français à risque et déjà vaccinés à recevoir leur piqûre de rappel. 

Le nombre moyen de nouveaux cas confirmés quotidiens a augmenté de près de 50% en une semaine, avec près de 44000 infections par jour en moyenne sur sept jours, portés par de nouveaux sous-variants d’Omicron, BA.4 et BA.5.

Incertitudes sur l’été

Une situation qui fait planer de nouvelles incertitudes sur la saison touristique. De nombreux pays européens sont en effet confrontés depuis plusieurs semaines à une reprise épidémique. En mai, le Portugal a connu une augmentation des nouveaux cas, qui a culminé début juin à près de 30000 contagions par jour. Une vague qui a, depuis, commencé à refluer. Au Royaume-Uni, les infections quotidiennes sont de nouveau quasiment au plus haut depuis le début de la pandémie. De son côté, l’Italie a comptabilisé 30526 nouveaux cas en 24h (de samedi à dimanche), avec une augmentation de 63,4% en 7 jours, selon le dernier rapport du ministère de la Santé. Même tendance en Allemagne.

« On est face à une évolution continuelle du virus, qui rencontre des personnes ayant déjà des anticorps – parce qu’elles ont été infectées auparavant ou vaccinées – et qui doit avoir un avantage sélectif pour parvenir à se faufiler », décrypte Olivier Schwartz, directeur de l’unité Virus et Immunité de l’Institut Pasteur. « BA.5, et dans une moindre mesure BA.4, est en train de se propager en Europe », ajoute-t-il. Or « des données épidémiologiques montrent qu’il serait 10% plus contagieux que BA.2, c’est la raison pour laquelle il prend le dessus ».

Mi-juin, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a toutefois jugé que, sur la base de données encore limitées, « il n’y a aucune preuve que BA.4 et BA.5 soient associés à une gravité accrue de l’infection par rapport aux variantes circulantes BA.1 et BA.2 ». Cependant, comme lors des vagues précédentes, une augmentation globale des cas de Covid-19 peut entraîner une augmentation des hospitalisations, des admissions en soins critiques et des décès, a prévenu le Centre. La hausse des contaminations peut aussi entraîner des difficultés d’organisationnelles quand le personnel vient à manquer quand les arrêts maladie se multiplient, comme c’est déjà le cas pour certaines compagnies aériennes.

L’ECDC (European Center for Desease Prevention) a appelé les pays européens à « rester vigilants », en maintenant des systèmes de tests et de surveillance. L’Italie a ainsi décidé de prolonger l’obligation de porter des masques FFP2 dans les transports publics (sauf dans les avions) jusqu’au 30 septembre.