Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Quand le tourisme sportif fait face au réchauffement climatique

Entre les rivières à sec et les montagnes en mal de neige, la pratique sportive de plein air a du plomb dans l’aile. Les opérateurs s’adaptent, et la randonnée trace sa route.

Les acteurs du sport ont pris « rapidement » conscience des enjeux climatiques, « car leur terrain de jeu, c’est la nature, il y a donc un sujet d’exemplarité, de préservation, mais aussi un enjeu économique », avance Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport et Cycle, la première organisation professionnelle du secteur, lors de la tenue d’un congrès national inédit dédié au sport tourisme à Pau (Pyrénées-Atlantiques), lundi et mardi.

78% vacanciers sportifs optent pour un séjour en France

Selon une enquête menée en juillet pour le ministère des Sports, 34% des Français ont eu des vacances sportives en 2022. Et 62% l’envisagent.

Un sur deux choisit sa destination en fonction des activités de plein air qu’il y trouvera. En outre, plus des trois quarts des vacanciers sportifs optent pour un séjour en France (78%), la région Auvergne-Rhône Alpes étant de loin la plus fréquentée.

La randonnée reste en effet l’activité la plus pratiquée, devant la natation et le vélo. 

Jean-Virgile Crance, président de la Confédération des acteurs du tourisme, y voit « un besoin de reconnexion à la nature ». « Désormais, les gens découvrent des territoires grâce au sport et c’est une très bonne nouvelle parce qu’on a une marge de progression importante dans des territoires qui ne sont pas des têtes de gondole du tourisme aujourd’hui », poursuit-il.

Une pratique ancienne

Les vacances sportives ne sont toutefois pas nées de la dernière pluie. De nombreux voyagistes spécialistes de la randonnée tracent leur route depuis quelques décennies. De La Balaguère à Terres d’Aventure en passant par Allibert Trekking et l’UCPA.

Decathlon Travel compte parmi les nouveaux opérateurs qui parient sur les vacances sportives. « Depuis notre création en 2021, nous avons enregistré plus de 7000 clients, explique à L’Echo touristique sa directrice Estelle Verdier. 60% des séjours sont en France cet été. » Le vélo, notamment électrique, gagne du terrain en 2023. 

Face à cette nouvelle appétence des Français, Denis Ulanga, directeur de l’Agence départementale du tourisme des Pyrénées-Atlantiques, pose la question de la « dispersion » des pratiques. « L’après-confinement a été une période révélatrice des sites qui peuvent être touchés par la surfréquentation ». Il s’interroge aussi sur la nécessité de « quotas », pour concilier sport et nature, notamment lors d’événements sportifs majeurs.

L’Ultra trail du Mont-Blanc, pointé du doigt

En ce sens, l’Ultra trail du Mont-Blanc, pointé du doigt pour son impact environnemental est « à la fois un contre-exemple » en termes d’empreinte écologique « et un formidable outil de promotion des activités de pleine nature », analyse Virgile Caillet.

Pratiquer des activités sportives pendant ses vacances, en pleine nature, peut contribuer à limiter son empreinte carbone. Toutefois, des activités sont menacées par le réchauffement climatique. Ainsi, pendant l’été 2022, les gorges du Verdon asséchées ont laissé les kayaks à l’arrêt. Quant à la randonnée, sa pratique peut être perturbée l’été par les épisodes caniculaires, de plus en plus fréquents. Sauf pour ceux qui choisissent de marcher en altitude.

Quant aux stations françaises de montagne, elles réduisent parfois leurs activités « ski », voire les stoppent, faute de neige. Leur reconversion et leur diversification ont commencé, comme en témoigne le projet de base nautique à La Plagne. Ce projet, retardé notamment à cause de la pandémie, doit voir le jour en 2024-2025, précise à L’Echo touristique Thomas Saison, directeur marketing et expérience clients à la Compagnie des Alpes. Une Compagnie des Alpes qui s’est engagée à ne plus agrandir ses domaines skiables.

1 commentaire
  1. JEAN CLAUDE FABRE dit

    Les stations nouvelles issues du IVème ou Vème plan vont-elles se doter d’infrastructures « tout temps » ? avec quelles ressources de financement, la CDA pour la montagne ?

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique