Pollution de l’air : un capitaine condamné à 100 000 euros d’amende à Marseille

Le capitaine de l’Azura, un navire de croisière épinglé à Marseille fin mars avec du fioul trop polluant, a été condamné à 100 000 euros d’amende pour pollution de l’air. Une partie de l’amende pénale qui lui a été infligée, (80 000 euros), devra être réglée par son employeur, Carnival, leader mondial du secteur de la croisière, précise le jugement du tribunal correctionnel de Marseille.

Une condamnation conforme aux réquisitions du parquet, à l’origine de ces poursuites. Selon le procureur Franck Lagier, Carnival, qui détient la marque P&O Cruises, « a souhaité économiser de l’argent au mépris des poumons de tout un chacun, dans un contexte de pollution majeure de l’air causée pour partie par les croisières ».

21 000 euros d’économie

Lors d’une escale, des inspecteurs avaient découvert à bord de ce géant des mers, qui peut accueillir jusqu’à 3 100 passagers et 1 250 membres d’équipage, un fioul dépassant les valeurs limite en soufre, mais moins onéreux. Selon le procureur, Carnival a économisé 21 000 euros avec ce plein qui ne respecte pas les normes antipollution européennes.

« Une compagnie de cette taille-là, gère tous ses achats de combustible à l’avance, avec un bureau entier dédié à ça » et ne pouvait pas ignorer les règles, avait soutenu à l’audience Stéphan Rousseau, le fonctionnaire qui a mené l’enquête.

La pollution des navires de croisières, dont les émissions peuvent être 1 500 fois supérieures à celles des véhicules particuliers, sera d’autant plus scrutée par les autorités françaises. En effet, les valeurs de limite de soufre pour la navigation seront abaissées à partir du 1^er janvier 2020, divisées par trois pour les navires de croisière et par sept pour les autres, dans toutes les eaux françaises.