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Pacifique : où va la France australe ?

La très mauvaise année 2009 a ramené le tourisme calédonien et polynésien plusieurs années en arrière. Plus qu’une simple conséquence de la récession internationale, la crise est structurelle.

Est-ce la fin du rêve ? En enregistrant une baisse de fréquentation de 18,3 % en 2009, la Polynésie française est revenue aux chiffres d’il y a vingt-cinq ans : 160 447 touristes sur l’année. La chute est limitée à 7,4 % sur le marché métropolitain (39 256 entrées), mais sévère sur presque toutes les autres clientèles : – 26,3 % aux États-Unis, – 24,9 % en Nouvelle-Zélande, – 35,9 % en Australie… Quelques milliers de kilomètres plus à l’ouest, en Nouvelle-Calédonie, la baisse a beau avoir été moins forte (- 4 %), la fréquentation passe tout de même en dessous du niveau d’il y a quinze ans, à 99 379 visiteurs. Et cette fois, la métropole fait pire que la moyenne : – 13 % (26 832 entrées), tandis que le Japon a reculé de 7 % et la Nouvelle-Zélande de 21 %. À l’origine de ces mauvais chiffres, il y a bien sûr la crise économique internationale. Mais pas seulement. La concurrence d’autres destinations est au moins aussi déterminante. Dans le Pacifique, elles s’appellent Vanuatu ou Fidji, et attirent les clientèles régionales venues d’Océanie ou d’Asie grâce à des prix bien moins élevés que ceux pratiqués dans les territoires français d’outre-mer pénalisés par l’euro. Plus proches de l’Europe, ce sont les Maldives ou les Seychelles. « Des destinations qui ont su importer, avec succès, le mythe polynésien, avec ses pilotis et son image très orientée voyage de noces, tout en étant deux fois moins éloignées de l’Europe, donc beaucoup moins chères, et en proposant une offre au moins aussi bonne », reconnaît Hervé Papin, directeur commercial d’Australie tours.

LES HÔTELIERS À BOUT DE SOUFFLE

Pour s’aligner et éviter de se retrouver vides, les hôtels polynésiens ont cassé les prix jusqu’au maximum. « Nous avons sorti des combinés vols plus 7 nuits sur Tahiti et Moorea à 1 499 E, confirme ainsi Christian Roberts, chef de produit Polynésie chez Austral lagons. » Pour Hervé Papin, « ces promotions ont déréglé le marché et dévalorisent la destination. Comment supporter de tels prix quand on sait que le billet d’avion coûte à lui seul 1 400 E aller-retour ? » Conséquence : les hôteliers sont à bout de souffle. Le Hilton Tahiti devait d’ailleurs annoncer, mercredi, sa fermeture ou sa reprise par un nouveau propriétaire. À ce jeu des prix sacrifiés, Exotismes semble avoir, une nouvelle fois, tiré son épingle du jeu. Le spécialiste des îles annonce 31 % de clients de plus en 2009 qu’en 2008. « Nos baisses sur les Antilles nous ont forcé à chercher des clients ailleurs et donc à animer le marché, explique Didier Sylvestre, le directeur général. Et pourtant, nous n’avons pas effrité notre panier moyen, qui est même passé de 2 377 E en 2008 à 2 654 E en 2009. » Même satisfaction chez Tourinter, leader sur la destination. « Nous avons fait – 3 % en nombre de clients l’an dernier, et nous sommes à + 18 % sur le début 2010, se réjouit Christophe Pérot, son président directeur général. On a mis le paquet en augmentant notre offre d’hébergement de 40 %, ce qui nous permet d’être exhaustif. » La Nouvelle-Calédonie est, en revanche, en passe de devenir un casse-tête pour les TO. « On était habitué à des croissances à deux chiffres depuis deux ans, mais on constate un désintérêt de la clientèle », regrette Hervé Papin, En coulisses, plusieurs acteurs n’hésitent plus à mettre en cause le manque de volonté politique, la faiblesse de la promotion, l’absence d’une offre de séjours susceptible d’attirer les marchés de proximité… Dans cette île enrichie par d’immenses réserves de nickel, le tourisme ne représente que 4 % du PIB.

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