OPA Club Med : nouvelle surenchère de Fosun
Le conglomérat chinois a relevé son offre à 23,50 euros par action en s'alliant au Brésilien Nelson Tanure, qui s’est dit prêt à investir 90 millions de dollars dans l’entreprise. Mais la guerre des OPA nuit à l’entreprise et inquiète les salariés.
La prise de contrôle de Club Med tient-elle encore de la bataille financière ou désormais davantage de la lutte d’ego entre les camps Fosun et Bonomi ? Le conglomérat chinois vient en tout cas de surenchérir à nouveau ce lundi matin, en relevant son offre à 23,50 euros par action.
Il s’est allié cette fois au Brésilien Nelson Tanure, qui prendra jusqu'à 20% du capital de la structure d’investissement créée pour mener à bien cette opération. Au global, Nelson Tanure s’est dit prêt, il y a une dizaine de jours, à investir 90 millions de dollars dans Club Med via sa société d'investissement immobilier Costa do Pero. Le français Ardian reste également associé au dispositif, mais seulement avec une part symbolique.
L'AMF peut siffler la fin de la bataille
Avec cette nouvelle offre, le camp Fosun surenchérit de 0,50 euro sur l'offre de 23 euros par action faite le 11 novembre par l'italien Andrea Bonomi et ses partenaires, dont le fonds américain KKR. Un relèvement tout juste supérieur aux 2% supplémentaires requis pour que la surenchère soit valable.
Alors que le dossier Club Med est déjà le plus long de l'histoire des OPA à la Bourse de Paris, la première offre ayant été présentée en mai 2013 à 17,50 euros, l’Autorité des marchés financiers (AMF) va-t-elle laisser la bataille continuer indéfiniment ? Elle a le pouvoir de contraindre les deux camps à faire une dernière offre.
Quels efforts seront demandés aux salariés ?
En attendant, cette guerre boursière nuit à l’entreprise et inquiète les salariés. Elle aurait déjà coûté 6 millions d'euros en deux ans au groupe. Pire, expliquait Michel Wolfovski, le directeur financier, lors de la présentation des résultats annuels vendredi, cette interminable OPA bloque les investissements. Le village de Cefalu, en Sicile, serait ainsi toujours dans les cartons, les banques attendant la fin de l'OPA pour accorder leur financement.
Les salariés, quant à eux, craignent que les surenchères successives se traduisent à l’avenir par d’importants efforts en termes de réduction des coûts. Car après avoir payé aussi cher, les futurs actionnaires, quels qu’ils soient, vont vouloir rentrer dans leurs frais.