Maurice s’engage pour sauver sa compagnie aérienne

«Air Mauritius est en crise. » Xavier-Luc Duval, vice- Premier ministre, mais aussi ministre du Tourisme, l’a reconnu dans un communiqué envoyé la semaine dernière, ajoutant de plus que « face à la crise économique, qui s’intensifie, et aux pertes encourues et attendues avec le hedging (couverture pétrole), toute la structure et les opérations d’Air Mauritius sont à revoir ».

« TOUS DEVRONT FAIRE DES SACRIFICES »

Il a tenté tout de même de rassurer les partenaires du transporteur en promettant « des mesures de redressement concernant l’ensemble de la compagnie et l’ensemble du personnel », mais sans préciser lesquelles, sinon en prévenant que « tous devront faire des sacrifices », et en appelant à l’union sacrée. Le plan de restructuration présenté par la compagnie au gouvernement, mercredi dernier, avoisinerait les 60 millions de dollars en 2009-2010. Elle aurait demandé à l’exécutif mauricien une aide d’au moins 75 millions de dollars. Mais celle-ci pourrait atteindre 200 millions de dollars, selon l’évolution des cours du pétrole.

De son côté, la compagnie explique son dérapage qui a coûté leur poste aux président et directeur financier, par une couverture pétrole à 80 % à un prix de 105 dollars, quand il « avoisinait les 150 ». Cette mauvaise opération devrait coûter à la compagnie 77 millions de dollars, et pousserait la compagnie à présenter une perte opérationnelle de 37 millions de dollars à la fin de son exercice, en mars 2009. Le déficit pourrait même atteindre 141 millions de dollars l’exercice suivant.

Air Mauritius souligne, toutefois, que son outil industriel et sa capacité commerciale « ne sont pas affectés par ces difficultés financières, et qu’elle continue d’opérer les vols sur Maurice avec la même exigence de qualité, de fiabilité et de sécurité, aux meilleures conditions tarifaires ».