Mariage

Si Manor et TourCom cherchent à s’unir, ce n’est certainement pas pour pouvoir bénéficier des quelques centaines d’euros que les jeunes mariés pouvaient espérer économiser sur leurs impôts lors de leur première année en ménage. Cette odieuse niche fiscale va disparaître. Les deux réseaux n’ont plus qu’à égaler la fortune de Liliane Bettencourt pour espérer encore des ristournes du fisc. Mais avant d’y arriver, il faudra encore quelque temps. D’autant plus que, entre les deux réseaux, ce n’est pas le coup de foudre. Ou j’ai la mémoire qui flanche, ou TourCom avait déjà annoncé des fiançailles avec Carlson le 28 novembre 2009, lors de son congrès. Pourtant, en juin dernier, lors de la signature d’un accord avec Havas-TUI, Carlson semblait déjà ignorer TourCom. Ce dernier se serait-il fait plaquer par le réseau d’affaires, sous prétexte que chez les Ricains, on est trop prude pour faire un ménage à trois ? À moins que TUI ait estimé incongrue la venue d’un copain du camp d’en face, c’est-à-dire Thomas Cook ? On pourrait dire « Rendez-vous la semaine prochaine » sur le ton du soap opera si on avait envie d’en rire. Pas sûr qu’il y ait matière. Le couple Manor-TourCom, avec comme chaperon Thomas Cook, est présenté comme un développement. Mais il apparaît surtout comme une évidence, voire une obligation de la dernière chance, avant d’être condamné à tenir le sac à main des copains et copines qui dansent au bal des consolidations. Présenté comme ça, pas sûr que ce coup de comm’ se fasse à l’avantage des deux acteurs. Pour paraphraser ce bon vieux Voltaire, qu’on oublie trop souvent ces temps-ci, il y a de quoi se demander si les réseaux ne seraient pas comme les girouettes, qui se fixent quand elles se rouillent ?