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Les réseaux montrent les premiers signes de crise

2008 a été une année à deux vitesses. Satisfaisante jusqu’à l’été, l’activité a ensuite enregistré un fort repli et entraîné de nombreuses défaillances parmi lesquelles Switch et Wasteels. L’e-tourisme, en revanche, a continué son ascension.

L’année 2008 a été pleine de rebondissements. Sans être euphorique, la première moitié de l’année a suivi la tendance globalement positive de l’année 2007. Le volume d’affaires de l’ensemble des agences de voyages françaises en matière de transport aérien a progressé de 3,4 % et le nombre de billets émis de 4,9 % par rapport au premier semestre 2007. La baisse d’activité a commencé à partir de juin (-3,6 %) puis s’est confirmée en juillet (-2,3 %) et accélérée en août. Les chiffres du BSP France indiquaient alors que l’activité billetterie aérienne en agences était en baisse de 12,8 % par rapport à août 2007 et le nombre de transactions en recul de 10 %. Ce phénomène de trois mois consécutifs en négatif n’avait pas été constaté depuis le printemps 2003 très fortement touché par l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). Cette mauvaise conjoncture était alors attribuée essentiellement à l’effet des surcharges carburant, qui ralentissaient l’activité à cause de l’élasticité des prix. À l’été 2008, l’APS tirait aussi la sonnette d’alarme. Une dizaine de défaillances très rapides y ont été enregistrées entre juin et août, alors que le taux de sinistres sur les six premiers mois de l’année était identique à celui du premier semestre 2007. Le 9 juillet, la liquidation judiciaire de Z Voyages n’a été que le début d’une série, poursuivie mi-juillet par les liquidations de Zoom Voyages (4 points de vente en Ile-de-France) et de Ricou Voyages. Le 24 juillet, Sirocco Voyages (2 points de ventes à Paris), a aussi déposé le bilan. Le 6 août c’était au tour de Bucktour, un spécialiste de l’Île Maurice d’être radié de l’APS. Enfin, Prado Voyages, à Marseille, a déposé le bilan fin août. Le phénomène a ensuite pris une autre ampleur avec les défaillances successives de Switch et Wasteels. Le réseau dirigé par Jean-Pascal Siméon a été repris le 30 octobre par le groupe Karavel-Promovacances, qui a immédiatement assuré la continuité des séjours vendus par Switch. L’attente a été en revanche bien plus longue pour connaître le dénouement de l’affaire Wasteels. Après plusieurs mois d’attente, ce sont finalement Thomas Cook et Biladi Voyages qui ont repris respectivement, en février 2009, 36 et 7 agences Wasteels parmi les 68 membres du réseau.

LES AGENCES EN LIGNE CONFIRMENT

À contre-courant, l’e-tourisme a bien tiré son épingle du jeu en 2008, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). Chiffres à l’appui, le panel Fevad/iCE 30, qui regroupe 32 sites leaders de tous les secteurs d’activités, a affiché un chiffre d’affaires global en hausse de 16 %. Avec une progression de 20 %, les seuls sites de voyages ont donc fait mieux que la moyenne de l’e-commerce, mais un peu moins bien qu’en 2007 (+24 %). En moyenne, au troisième trimestre 2008, plus d’un internaute sur trois a consulté chaque mois au moins l’un des sites du Top 5 des agences en ligne. Au niveau de l’audience, Voyages-sncf.com caracolait toujours en tête (avec 8,192 millions de visiteurs uniques par mois), d’après Médiamétrie//NetRatings. Suivaient Lastminute.com (2,935 millions de visiteurs), Promovacances (2,684 millions), Nouvelles Frontières (2,52 millions) et Expedia (2,416 millions). Un succès qui se confirme dans notre palmarès annuel, dominé cette année par les performances des agences en ligne. Les réseaux traditionnels ont limité la casse avec des volumes d’affaires dont la progression a oscillé en moyenne entre 0 et 3 %. La grande distribution, très en forme en 2007, a aussi montré des signes de fragilité en 2008, avec des croissances moins importantes que l’année précédente. À noter l’absence remarquée de plusieurs grands réseaux qui ne souhaitent plus communiquer leurs résultats : Nouvelles Frontières Distribution, Thomas Cook, Havas Voyages et Club Voyages.

Les surcharges carburant ont contribué à ralentir l’activité

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