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Les mauvais plans (sociaux) des vacances

Durant l'été, le front social ne recule pas. Les directions d'Air France, mais aussi Fram ou toujours TUI France sont aux prises à des réductions drastiques d'effectifs. Pour certains salariés du secteur touristique, les vacances ne s'annoncent pas bien.

Ce n'est pas encore un plan social, mais ça pourrait le devenir. Air France a annoncé la semaine dernière à l'issue d'un comité central d'entreprise vouloir réduire son effectif de 5 122 personnes d'ici fin 2013, soit 10 % de son effectif. Du jamais vu dans l'industrie française depuis le plan de 4 400 départs volontaires en 2009 chez Renault. Grâce à ce volet social du plan Transform 2015, le transporteur espère réaliser 900 ME d'économies sur les 1,8 milliard euros prévus. Sur les 5 122 postes en moins, 1 712 proviennent de départs naturels. Les 3 410 autres se feront sur la base du volontariat. L'essentiel du dispositif de réduction d'effectifs va être supporté par le personnel au sol, avec 3 022 départs dont 966 naturels et 2 056 volontaires. Même si le sureffectif est chiffré à 1 506 chez les PNC (Personnels navigants commerciaux) et 594 chez les pilotes (PNT), ceux-ci pourraient éviter les départs volontaires en jouant sur les mises à la retraite anticipée, le recours au temps partiel ou au partage du travail, voire pour les pilotes des mises à disposition en Chine : « il faut voir les conditions de retour », prévient toutefois Alexandre de Juniac, qui ne veut pas rendre accessible aux pilotes un plan de départ volontaire dont la facture augmenterait alors considérablement.

Pour AF, Transavia est une option intéressante à proposer aux personnels navigants. Compte tenu de sa volonté de tripler l'activité de sa filiale low cost, notamment vers l'Algérie, la compagnie estime ses besoins à 140 pilotes, et 200 PNC et pousse donc ces catégories de personnels à franchir un pas, moins intéressant socialement. Parallèlement, Alexandre de Juniac compte sur le développement du pôle régional regroupant Brit Air, Régional et Airlinair pour rétablir la compétitivité du réseau court et moyen-courrier, qui pèse à lui seul 500 ME des 800 ME de pertes affichées en 2011. « Le nombre d'escale reste inchangé, jure Bruno Matheu, directeur général délégué commercial d'AF-KLM, mais on va s'orienter vers des services à options comme les bagages, la restauration, etc. ». Pour relancer ce secteur d'activité, Alexandre de Juniac n'exclut pas une ouverture de capital : « nous avons besoin de mener une politique commerciale agressive qui passera par une adaptation de la flotte. Si un investisseur venait en partenaire avec nous, notamment un investisseur public, pour soulager Air France sur la partie de dépenses en capital, ce serait plutôt bien vu, mais pas indispensable ».

 

DÉLAIS DES DÉPARTS VOLONTAIRES RÉDUITS À 18 MOIS

Ce qui est en revanche incontournable, c'est l'accord des syndicats. Le projet final de réduction des effectifs devait être soumis hier 28 juin en CCE (Comité central d'entreprise) aux partenaires sociaux qui doivent le faire valider, pour certains par référendum, « début juillet », veut croire Alexandre de Juniac. « Je plaide pour aller vite », a insisté le patron d'Air France. Jusqu'à irriter les syndicats. En réduisant les délais des départs volontaires à 18 mois contre 3 ans initialement prévus, le patron d'AF prend le risque de bloquer le processus : « Ils nous demandent de nous engager jusqu'à fin 2014 et eux ne s'engagent (à ne pas licencier, ndlr) que jusqu'à fin 2013, il y a quelque chose qui ne va pas là-dedans », s'insurgeait Philippe Chassonnery, secrétaire général de Force ouvrière à Air France. La CGT a répliqué qu'elle « ne marchera pas dans la combine », tandis que d'autres parlent de « chantage à l'emploi ». Tout en reconnaissant « le sérieux, la responsabilité, l'engagement » des partenaires, la direction d'AF leur met en effet la pression : « Dans l'hypothèse où les accords ne seraient pas signés, les départs contraints ne pourraient être évités », écrit-elle. L'été s'annonce orageux.

 

TUI France avec les premiers départs officiels début juillet donne le coup d'envoi d'une lente hémorragie.

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