Les compagnies américaines toujours sur le fil du rasoir

Rien ne semble pouvoir empêcher les transporteurs américains de s’enfoncer un peu plus dans le marasme. Alors que Delta a initié aux Etats-Unis une guerre tarifaire pour concurrencer les compagnies low cost, cette spirale pourrait bien s’avérer fatale pour certains transporteurs. Ironie du sort, c’est précisément la partenaire d’Air France au sein de Skyteam qui affiche la plus mauvaise année 2004, avec une perte de 4 milliards d’E, soit six fois plus qu’en 2003 ! Engagée dans un vaste plan de restructuration, Delta prévoit encore de supprimer 7 000 emplois d’ici décembre 2005, avec le spectre du dépôt de bilan qui plane à nouveau.

Sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites depuis décembre 2002, United accuse pour sa part une nouvelle perte de 1,2 milliard d’E en 2004 et a du mal à faire accepter les réductions salariales à ses différents corps de métiers. Quant à American, même si elle est parvenue à réduire sa perte annuelle de 25 % en 2004 à 592,2 ME, elle a déjà annoncé au moins 3 200 suppressions d’emplois supplémentaires d’ici fin 2005. Elle envisage aussi de densifier les capacités en sièges sur les vols intérieurs et prévoit une réduction de sa flotte.

Northwest et Continental ont plongé dans le rouge

Elle aussi en redressement judiciaire, US Airways a aggravé sa perte de plus de 30 % en 2004, à 475,5 ME, même si la compagnie a maintenant bouclé son plan d’économies de 780 ME. Optimiste, elle prévoit toujours de sortir du chapitre 11 le 30 juin prochain. Enfin, toutes deux bénéficiaires en 2003, Northwest et Continental n’ont pu éviter la plongée dans le rouge l’an dernier, avec des pertes respectives de 684 ME et 282,5 ME.

Menacées sur le trafic intérieur, les compagnies américaines n’auront à l’avenir d’autre choix que de développer leur activité long-courrier pour survivre, en particulier sur l’axe transatlantique. Ce qui laisse augurer d’une guerre violente avec les transporteurs européens…