Les Bahamas refont surface
Après une chute de 50 % de la fréquentation en 2001 et 2002, les Français reprennent le chemin des Bahamas. Les TO leur emboîtent le pas, mettant l’accent sur les îles extérieures.
Parler d’une année 2001 catastrophique est un pléonasme aux Bahamas. L’arrêt du vol direct Paris-Nassau d’AOM le 30 avril 2001 avait déjà porté un coup terrible à la destination. S’y sont ajoutés le 11 Septembre et le retard pris pour la réouverture du second Village du Club Méditerranée Columbus Isle sur San Salvador, fermé en 1999 à la suite d’un cyclone. La fréquentation est alors tombée de 16 000 (chiffres 2000) à 10 000 Français, pour atterrir à seulement 8 000 visiteurs en 2002. Le climat agréable toute l’année, la sécurité sur l’archipel et l’attrait d’une destination de rêve ont, heureusement, contribué à les faire revenir, se félicite Karine Mallet, directrice de l’Office de tourisme des Bahamas à Paris, qui annonce 22 000 Français pour l’an dernier. Sentant le vent tourner, cinq voyagistes français (Boomerang, Jetset, Kuoni/Vacances Fabuleuses, Directours et Exclusif Voyages) ont fait le déplacement jusqu’à l’île de Grand Bahama du 29 avril au 2 mai dernier, pour rencontrer la centaine de prestataires présents sur le salon ITPC.
La tendance est aujourd’hui au redéploiement
L’après-2001 avait conduit à une forte réduction de la production, axée principalement sur l’île de Nassau/Paradise Island et son gigantesque complexe Atlantis (quatre hôtels dans un parc d’attractions aquatique, un casino…), pas forcément le mieux adapté à la clientèle française. Seuls Boomerang, Jetset, Solea et Vacances Fabuleuses avaient maintenu quelques hôtels sur les îles extérieures, vendues principalement en extension des Etats-Unis. La tendance est désormais au redéploiement. Depuis un an, nous proposons Exuma, Harbour Island, Long Island et Abaco à la carte. Cet été, nous avons déjà inclus un nouveau forfait plongée à Exuma. Et, en 2005, nous mettrons mieux en valeur les hôtels des îles extérieures, assure Stéphane Michel chez Jetset, qui totalise environ 500 clients sur la destination.
Vacances Fabuleuses fera de même, espérant ainsi renouer avec le score de 380 passagers réalisé en 2001, et retombé à 175 l’an dernier. Boomerang, qui propose la production la plus fournie du marché, commercialisera de nouveaux hôtels sur Andros, Grand Bahama et Eleuthéra. Aujourd’hui, nous ne rentabilisons pas les 8 pages de la brochure. C’est un pari sur l’avenir que j’espère concrétiser d’ici 2005, en réalisant 250 passagers, précise Olivier Barthez, directeur de la production. Les spécialistes de la plongée (Force 4, Ultramarina, Aquarev) ont, quant à eux, du mal à imposer la destination, jugée trop chère par les plongeurs. Reste que des incertitudes persistent.
L’absence de vol direct, un véritable handicap pour les TO
Leader incontestable sur la destination avec 9 000 clients annuels (de 40 à 50 % du total !), le Club Med a en effet vendu son village de Paradise Island au complexe Atlantis et fermera ses 300 chambres à l’automne. Un coup dur pour les Bahamas sur le marché français. Le second village devrait néanmoins récupérer une grosse partie de la clientèle, grâce au vol hebdomadaire direct Paris-San Salvador mis en place à l’année avec Star Airlines. Mais les autres TO n’en profitent pas. Et depuis l’arrêt d’AOM, aucun autre vol ne relie la France aux Bahamas. Un vrai handicap, qui oblige les voyagistes français à voler avec British Airways via Londres (connexion la plus facile mais opérée seulement cinq fois par semaine) ou avec les compagnies américaines. S’il se concrétise, le vol Londres-Nassau annoncé par Virgin à partir de juin 2005 serait un maigre ballon d’oxygène.
