L’édito de Dominique Gobert : inventaire à la Prévert
Décidément, cet homme sait tout faire ! Dans un décret paru au journal officiel mercredi dernier, on y apprend que Bruno Le Maire, dans son ministère de Bercy, prend… quasi tout en charge !
En effet, le décret du JO nous apprend que : « le ministre de l’Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique prépare et met en œuvre la politique du gouvernement en matière économique financière, de concurrence, de consommation et de répression des fraudes, d’économie sociale, solidaire et responsable ainsi qu’en matière d’industrie, de numérique, d’espace, de services, de petites et moyennes entreprises, d’artisanat, de commerces, de postes et communications électroniques, d’expertise comptable… et de tourisme ».
Caramba, ça, c’est du lourd ! Du très lourd même et ce malheureux Le Maire va devoir être sacrément musclé pour veiller à tout.
Au passage, je ne savais pas que nous disposions d’un ministre de « la souveraineté industrielle ». Si quelqu’un peut me renseigner, je suis tout ouïe.
Serait-ce donc une facétie ? Certes, Président Macron avait annoncé vouloir un gouvernement « restreint ». Effectivement, dans ce cas, pour être restreint, c’est restreint. En même temps, je cherche la synergie potentielle entre « la souveraineté industrielle » par exemple, et la politique « d’espace » ou encore celle des « postes et télécommunications électroniques » ?
Quant au Tourisme, j’ose avouer mon incompréhension totale… Mais bon, finalement on retourne dans le monde d’avant et le secteur retrouve sa place tout à fait naturelle dans le paysage économique français : la dernière.
Pour les Transports, j’ai été bluffé : il n’apparait pas vraiment. En lisant bien, mais faut être intelligent, on croit comprendre que nos transporteurs divers et variés seront sous la tutelle de deux dames (veinards) : Dame de Montchalin et Dame Pannier-Runacher.
Faut-il en rire ? Faut-il en pleurer ? Pleurons de rire.
Tiens, pour finir sur une note joyeuse, c’est le week-end, revenant une fois de la capitale (de plus en plus cradingue) l’autre jour, le téléphone sonne dans mon automobile.
« Allo », dis-je, magnanime.
« Monsieur Gobert (voix féminine) je suis Melchior et je voudrais savoir si vous avez reçu le communiqué que je vous ai envoyé. »
D’humeur taquine, la réponse : « enchanté, moi, c’est Balthazar… ». Silence, visiblement la jeune femme ne connaît pas les Rois Mages… « Quel était le sujet de votre communiqué » compatissant pour cette stagiaire, qui, entre deux cafés à ses chefs, doit se farcir cette tache rébarbative…
« Notre client vient de lancer une nouvelle pâte à tartiner… »
» Mais vous savez quel est le média que vous appelez ? », interroge-je en souriant.
« Ben oui, L’Echo touristique ».
« A votre avis, un média professionnel, consacré à l’économie du tourisme, on fait aussi dans la pâte à tartiner » ?
« Euh… non » !
A mon avis, cette dame devrait aller travailler à Bercy…
(Tout ceci est rigoureusement authentique).
