Le voyage d’affaires en vert… et contre tout

L'année 2009 aura été avare en bonnes nouvelles pour le secteur. L'étude annuelle ACTE/KDS en révèle au moins une : en dépit de la crise, les entreprises ont maintenu leurs initiatives en matière de responsabilité sociale dans la gestion des déplacements professionnels, alors que la réduction des coûts reste toujours la priorité. Réalisée en décembre 2009 et janvier 2010 auprès de 317 voyageurs d'affaires, directeurs voyages et responsables achats en entreprise du monde entier, l'étude montre que 57 % des personnes interrogées démentent l'idée que leur entreprise a attaché moins d'importance à la responsabilité sociale des entreprises (RSE) l'an dernier du fait de la crise. Ils sont 46 % a affirmés aussi que l'engagement en faveur de la préservation de l'environnement est toujours un sujet de préoccupation important et 58 % déclarent que leur entreprise dispose d'une charte de RSE. Si la motivation semble donc réelle, sa mise en application pèche par manque de communication et d'information au sein des entreprises. L'étude révèle en ce sens que de l'avis de 45 % des sondés, leurs dirigeants ne donnent pas le bon exemple à travers leurs propres déplacements, les opinions les plus négatives à ce sujet proviennent des États-Unis… et de France (à 44 %). « Il y a toujours un certain prestige lié au voyage d'affaires, à la classe et à la façon dont on se déplace, explique Stanislas Berteloot, directeur marketing de KDS. Dans les pays latins, comme la France, on aime encore bien faire valoir ce statut ». Il ajoute cependant que prestige lié au voyage diminue : « On ne voyage plus dans les mêmes conditions qu'autrefois. La crise aidant et le voyage se démocratisant, cet état d'esprit va changer. »

UNE FRÉQUENCE MAINTENUE

D'autant que la sortie de crise ne s'annonce pas pour tout de suite. Si en 2009, 61 % de sondés ont vu réduire les coûts liés aux déplacements dans leur entreprise, la majorité d'entre eux s'attend à ce que la fréquence de leurs voyages soit à peu près la même que l'an passé, où même inférieure en 2010. Seuls 27 % des sondés pensent voyager plus. Selon Stanislas Berteloot, l'usage des téléconférences et l'obligation de mettre en place des outils de réservation pour réaliser des économies sur les coûts de transaction vont encore augmenter cette année. En ce qui concerne les coûts annexes (taxis, repas…), les politiques voyages seront certainement, là aussi, de plus en plus strictes.