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Le Maroc ausculte son tourisme

Après le programme RH Formation, lancé en 2009 pour 3 ans, et en attendant l’élaboration de la Vision 2020, prévue dans le courant de cette année, le Maroc s’attaque au chantier de la qualité de l’hébergement et de son classement.

Lors des assises de Saïdia, en juin 2009, le discours royal adressé aux participants avait donné le ton : « Il est impératif de s’atteler à la mise à niveau du produit touristique et de l’offre hôtelière (…). Il est également nécessaire d’assurer le suivi du programme de formation des ressources humaines. » Mohammed VI avait alors demandé au gouvernement d’élaborer une vision touristique prospective à l’horizon 2020 « avant la fin de l’année », une vision « rénovée, durable et intégrant les tendances mondiales ». En ce début d’année 2010, point encore de « vision », mais des diagnostics, des déclarations d’intention … et un nouveau ministre de tutelle du secteur. Le 14 janvier, Yassir Znagui s’adressait pour la première fois aux professionnels du tourisme réunis en congrès à Marrakech. Il a évoqué les différents « défis » auxquels le Maroc doit faire face en 2010, « année décisive et de transition ». Parmi eux, « l’accélération de la dynamique d’investissements, en continuant d’attirer de nouveaux investisseurs, en anticipant les problématiques de financement et en garantissant de meilleures conditions de réalisations de l’investissement et des projets avec un accompagnement plus soutenu ». Sa mission prioritaire serait d’auditer le montage des stations du Plan Azur, notamment pour s’assurer que les feuilles de route initiales des aménageurs ne dévient pas trop… Concernant le bâti, la priorité est au « renforcement de la qualité, en phase avec les mutations et les attentes des clients ». Une refonte du dispositif de classement des hôtels est en cours.

REVENIR À LA RÉALITÉ ÉCONOMIQUE

Le diagnostic établi par le cabinet Horwath HTL est sévère : concernant essentiellement les infrastructures au détriment des notions de qualité de services ou de normes environnementales, les critères actuels sont « peu répartis, mal hiérarchisés » et les audits terrain révèlent un « décalage flagrant » entre les exigences du législateur et la perception des clients. Les recommandations du cabinet sont attendues dans le courant de l’année, tandis qu’un fonds de financement, Renovotel 2010, a été lancé pour accompagner les opérateurs dans leurs démarches de mise à niveau… et de retour sur terre : lancés dans la course aux étoiles, les hôteliers ont négligé le segment économique, qui répond pourtant aux besoins d’un marché intérieur en pleine expansion (c’est lui qui a permis au tourisme marocain de résister en 2009). De même, le futur classement doit prendre en compte la spécificité des maisons d’hôtes et autres riads, véritable phénomène (à Marrakech en particulier) qu’il n’est plus possible d’ignorer. Grand témoin du congrès, Driss Benhima, PDG de la RAM, a le sens de la formule : « On ne remet pas le dentifrice dans le tube ». Il va donc falloir faire avec « un parc résidentiel hypertrophié (à Marrakech), un balnéaire saisonnier, une prédominance du haut de gamme » … Signalant que les compagnies low cost représentent déjà une part de marché de 35 %, il n’a pas caché son inquiétude pour la compagnie nationale, « menacée de survie ». Inquiétude partagée par les hôtels de luxe de Marrakech : « On ne peut pas à la fois développer des enseignes prestigieuses et ne proposer qu’un transport bas de gamme », résume un réceptif.

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