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Le Costa Rica s’accroche à son modèle

Pionnier du développement durable, le petit pays d'Amérique centrale reste une référence en matière de voyages « verts ». Malgré sa montée en puissance, notamment sur le marché européen, peut-il encore résister aux sirènes du tourisme de masse ?

Neutralité carbone en 2021. En fixant cet objectif pour son pays, le président du Costa Rica, Óscar Arias, ne s'est pas seulement offert un coup de pub international. Il prouve aussi que la petite nation d'Amérique centrale, considérée comme l'un des « inventeurs » du concept de développement durable, entend bien continuer à faire la course en tête en la matière. L'application du modèle au secteur touristique, qui fournit la deuxième source de revenus du pays, vaut au Costa Rica d'être cité, depuis vingt ans, comme la destination « verte » de référence dans le monde. Les réserves et parcs nationaux occupent plus de 25 % du territoire et abriteraient la plus vaste réserve de biodiversité de la planète. L'afflux de plus de deux millions de touristes par an, en majorité nord et sud-américains, n'aurait-il donc aucune incidence ? « Bien sûr que certaines choses ont changé depuis que nous avons lancé la destination sur le marché français, il y a dix-huit ans », reconnaît Didier Sieradzki, fondateur de Dima Tours, TO racheté par le Cercle des Vacances cet été, après sa liquidation en mars. « Mais le pays reste extrêmement protégé et immaculé. Les autorités ont eu l'intelligence d'accepter que 2 % ou 3 % de leurs côtes puissent être construites, avec des ports et des bâtiments de quelques étages. À l'échelle du Costa Rica, c'est un scandale, mais par rapport à ce qu'on voit ailleurs, cela reste incroyablement raisonnable. En tout, il n'y a que 20 ou 25 gros hôtels dans le pays. Le reste, ce sont des petites structures. » Le constat est largement partagé par Henry Rosemberg, le PDG d'Ecotours, un TO spécialiste des voyages équitables et solidaires en Amérique latine. Ce patron pointe cependant les limites du modèle costaricien : « Il est important de montrer à des touristes cette destination de référence et l'on comprend qu'ils veuillent venir, mais l'arrivée de millions de visiteurs chaque année est difficilement conciliable avec le développement durable. En ce qui nous concerne, nous nous contentons d'irriguer le territoire avec des petits groupes, logés dans des petites structures. Et même si le pays est à la mode, nous n'allons pas multiplier nos départs. » Ce n'est, en revanche, pas le cas de Nouvelles Frontières qui, après avoir clos une belle année costaricienne sur un chiffre d'affaires en hausse de 11 % par rapport à 2008, a choisi de sortir la grosse artillerie cet hiver : une brochure dédiée de 40 pages et surtout 188 sièges réservés sur le vol de Corsairfly, la compagnie maison, qui prend le risque d'inaugurer une liaison hebdomadaire vers le pays, à compter du 17 janvier. L'appareil reliera Paris à Liberia, nouvel aéroport international situé dans le nord du pays, via Cancún à l'aller. « Cela nous permet de lancer des séjours balnéaires, avec excursions en étoile », commente Jorge Partida, chef de production Amérique latine chez NF.

 

UN MARCHÉ MICROSCOPIQUE

 

Avec près de 35 000 visiteurs en 2008 (+ 33,5 % par rapport à 2007), le marché français reste microscopique, mais l'arrivée de cette offre de plages montre bien que les TO auront du mal à se contenter des atouts « verts » du pays. Les autorités sauront-elles résister aux sirènes du tourisme de masse ? Didier Sieradzki veut y croire. « Le Costa Rica ne sera jamais une destination balnéaire comme Cuba ou le Mexique », assure-t-il. L'avenir le dira.

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