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Laurent Abitbol (Marietton) : « C’est compliqué de vendre la France »

Comment s’est vendue la France ces derniers mois ? S’agit-il d’un vrai rebond durable ? Ces questions étaient au cœur d’une table ronde à l’IFTM.

La France génère deux fois plus de ventes qu’avant le Covid, estime Laurent Abitbol, président de Marietton Développement et du directoire de Selectour. La destination a représenté cet été environ 18% des ventes, contre 9% avant la crise. Reste que « c’est compliqué » de la commercialiser, a-t-il expliqué lors d’une table ronde Envies de France organisée à l’IFTM par L’Echo touristique. Les vacanciers français passant souvent en direct, pour découvrir une région métropolitaine qu’ils rejoignent en voiture.

La France est « très chère »

Pendant les derniers mois, les agences de voyages ont eu un argument clé afin de convaincre : les avoirs, provenant de voyages annulés sur des pays étrangers, pouvaient être consommés pour des vacances en France. « Certains clients voulaient vite s’en débarrasser », ajoute Laurent Abitbol, qui évoque aussi au partenariat commercial avec des hôtels de la Côte d’Azur.

Alors, le rebond de la France en agence est-il durable, ou purement conjoncturel ? En réponse, Laurent Abitbol émet deux réserves. « Pour que la tendance s’installe, il faut que la France soit commercialisée en package, en 8 jours hébergement et transports inclus, comme les autres pays d’Europe ou d’ailleurs. » Et surtout, « la France est très chère. Donc c’est compliqué de vendre la France comme la Tunisie, le Maroc, la Grèce ou l’Espagne. »

« Quand l’année prochaine, la Tunisie et le Maroc qui sont beaucoup moins chères vont revenir, notre industrie classique va (puissamment) revenir sur l’étranger », a ajouté le patron de Marietton.

Un sujet majeur, le « packaging »

Christian Sabbagh, président-fondateur d’Orchestra, rejoint en partie son point de vue. « La France a connu un fort rebond au cours des trois derniers mois », selon le baromètre Orchestra pour L’Echo touristique. « Mais pour les intermédiaires, c’est beaucoup plus complexe de la vendre que les autres destinations, a-t-il expliqué lors de la table ronde. Le sujet du packaging est fondamental. » Orchestra, justement, travaille avec plusieurs stations de ski (La Plagne, Chamonix, les 3 Vallées) afin de développer des offres de vacances complètes.

« Le rebond est mécanique en 2020 et 2021, a relevé son patron. Si nous voulons le pérenniser, si nous voulons que les agences vendent davantage la destination, il faudra plus facilement leur donner accès à l’offre. C’est LE challenge principal. » Avec, dans l’idéal, davantage d’hôtels-clubs. Certains voyagistes ont élargi leur portefeuille de clubs, mais les distributeurs regrettent toujours un choix restreint. Pour l’heure, les agences se concentrent sur la commercialisation de campings et autres résidences de tourisme. Avec un certain succès. « Dans la grande distribution, la France peut représenter jusqu’à 18% du volume d’affaires et plus de 30% des clients », note Christian Sabbagh. Des indicateurs qui rappellent également la faiblesse des paniers moyens.

Cédric Lopez, directeur France de Regiondo

La digitalisation passera-t-elle par Alentour ?

La table ronde a aussi été l’occasion d’évoquer la jeune plateforme B2B2C Alentour, qui veut digitaliser les activités en France. Cédric Lopez, directeur France du logiciel de réservations d’activités Regiondo, en est l’un des partenaires technologiques.

A ce titre, 500 des 4500 activités que connecte Regiondo en France sont disponibles via Alentour. Pourquoi si peu ? « Alentour vient de démarrer », a justifié Cédric Lopez. Et surtout, ce sont les prestataires qui choisissent leurs canaux de vente, à travers leur channel manager. « Ce qui peut poser un problème de diffusion, reconnaît-il. Mais nous ne voulons pas cannibaliser les disponibilités des prestataires d’activité », qui restent maîtres de leur distribution.  

Pour l’heure, la digitalisation des acteurs du tourisme français demeure une gageure, comme l’ont montré les échecs des précédentes plateformes (Resinfrance, Hexatourisme…). D’autant que le marché demeure extrêmement atomisé.

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