La Martinique joue la carte verte

Les acteurs martiniquais du tourisme devront faire preuve de patience et de constance. Entamée depuis déjà quelques années mais désormais érigée en priorité par la nouvelle équipe aux commandes de la Région, la transformation du modèle d’économie touristique de la Martinique va prendre du temps. Mais elle est jugée indispensable, car l’île, comme sa cousine guadeloupéenne, devient de moins en moins capable de rivaliser avec l’offre balnéaire des autres destinations caribéennes. Même si ce tourisme de plage reste vital à son économie, la Martinique veut donc développer, à moyen et long termes, des alternatives susceptibles de la différencier de la concurrence. Un néotourisme, qui joue la carte du charme et de l’authenticité, appuyé sur le patrimoine naturel (la forêt tropicale, le volcan de la Montagne Pelée, le Parc naturel régional, les mangroves…) et culturel de l’île, une offre d’hébergements plus petits et plus récents et un rééquilibrage des flux de visiteurs vers le Nord, quand la plupart d’entre eux se concentrent dans les hôtels du Sud. Mais cette stratégie comporte aussi des risques : en accompagnant le développement des ventes dépackagées (les autotours, notamment), elle ne favorise pas les volumes de masse et produit des effets économiques plus lents. Cette transformation va donc requérir de la stabilité, alors que l’économie locale reste encore traumatisée par les grèves de février 2009, et ne remettra pas en cause, dans l’immédiat, la suprématie de l’offre balnéaire. À voir la production des voyagistes, presque exclusivement centrée sur les séjours en bord de mer, le chemin promet en effet d’être long.