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La dérive d’un continent

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Instabilité en Égypte, en Libye et en Tunisie, guerre au Mali, prises d’otages en Algérie puis au Cameroun viennent tour à tour frapper d’interdits et d’incertitudes l’Afrique sur la carte géopolitique internationale. Par un effet tâche d’huile, le continent détient désormais le triste record du nombre de pays formellement déconseillés par le Quai d’Orsay dans ses conseils aux voyageurs. Au centre de crise du ministère des Affaires étrangères, on veille en permanence pour évaluer en temps réel une situation mouvante sans sur-réagir face à la menace. Difficile mission au regard des enjeux tant humains qu’économiques qui lient la France et bon nombre de pays africains. Sans tomber dans l’éternel débat de la Françafrique, il est certain que les accords passés en matière de coopérations militaire ou économique nous obligent à plus d’un titre. Mais face à une menace islamiste désormais disséminée sur l’ensemble de l’arc sahélien, les vieilles querelles aux accents néocolonialistes se font beaucoup plus discrètes quand il s’agit de la sécurité de nos ressortissants. La déstabilisation, par une minorité extrémiste, d’une immense zone désertique difficilement contrôlable, et dont on voit les contours s’agrandir de jour en jour, a pour but à peine voilé son isolement sur la scène internationale. Dévaster des sites patrimoniaux, hier à Bamiyan, en Afghanistan, tout comme à Tombouctou aujourd’hui, entretient le même message vis-à-vis de l’extérieur. Avatar de la mondialisation, le touriste qui se déplace tel un électron libre n’est désormais plus le bienvenu pour les fondamentalistes religieux ou bien une proie facile pour les mercenaires de tout poil. Les conséquences ne vont pas se faire attendre : outre la sortie de l’Afrique de la carte touristique en matière de loisirs, c’est aussi le voyage d’affaires qui pourrait être impacté. Les professionnels du tourisme ainsi que les entreprises implantées localement, qui souvent n’ont pas attendu les conseils du Quai d’Orsay pour dresser leur propre liste rouge, le savent bien. Et s’en désolent, comme nous tous.

Avatar de la mondialisation, le touriste qui se déplace tel un électron libre n’est désormais plus le bienvenu

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