ITA Airways (ex Alitalia) : l’Italie lance la privatisation
Malgré l’échec des privatisations passées et sa perte d’exploitation de 170 millions d’euros en 2021, l’ITA Airways (ex Alitalia) attire du monde.
Rome a donné vendredi son feu vert à la privatisation de la compagnie publique ITA Airways, née des cendres d’Alitalia et convoitée par le géant du transport maritime MSC et le groupe allemand Lufthansa, a annoncé le ministre de l’Économie Daniele Franco.
Un décret approuvé en conseil des ministres ouvre la voie à un rachat par des investisseurs privés d’ITA Airways, contrôlée à 100% par l’État, après des années de recherches infructueuses d’un repreneur pour son ancêtre.
Le gouvernement « a adopté un décret permettant de débuter le processus de recherche de partenaires pour ITA Airways », en vue d’une « offre publique ou une vente directe », a déclaré Daniele Franco devant la presse.
« Nous prévoyons que, dans une première phase, le gouvernement conservera une part minoritaire et non de contrôle, qui pourra être vendue ultérieurement », a-t-il précisé. « Nous n’avons pas un programme avec un calendrier prédéterminé », a-t-il souligné, ajoutant qu’il y avait des candidats « intéressés », sans mentionner des repreneurs spécifiques.
Lufthansa et MSC, pas prioritaires pour ITA Airways
A priori, ITA Airways devrait ainsi donner l’accès à ses données financières (« data room ») à tous les prétendants, sans accorder à MSC et Lufthansa la « période de 90 jours d’exclusivité » pour les négociations qu’ils avaient demandée. La valeur d’entreprise d’ITA Airways est estimée entre 1,2 et 1,4 milliard d’euros, a indiqué à l’AFP une source financière.
Allié à Lufthansa, MSC avait proposé en janvier de racheter « la majorité du capital » d’ITA Airways et avait demandé que le gouvernement italien « conserve une participation minoritaire dans la société ».
Après une injection initiale de 700 millions d’euros de fonds publics en 2021, ITA Airways devrait bénéficier de deux autres augmentations de capital en 2022 et 2023, portant le total à 1,35 milliard d’euros.
La prochaine tranche de 400 millions d’euros devrait être versée d’ici fin mars. Une éventuelle entrée d’un repreneur avant cette date pourrait permettre à l’État d’économiser cette somme.
Si ITA Airways a débuté avec une flotte réduite de moitié par rapport à Alitalia, à 52 appareils, elle compte l’augmenter de 50% pour passer à 78 avions au cours de cette année et atteindre 105 d’ici 2025. La jeune compagnie, qui a pris son envol le 15 octobre 2021, compte actuellement quelque 2 300 employés, moins que les 2 800 recrutements annoncés initialement pour 2021. En 2022, elle embauchera « au moins 1 000 personnes de plus, surtout des navigants », selon son président Alfredo Alavilla.
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