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Fin de partie pour Joon

Ben Smith a décidé d’enterrer la compagnie à bas coûts Joon, qui n’aura opéré au total que treize petits mois.

Depuis plusieurs mois Joon était sur la sellette, son sort est désormais scellé. Benjamin Smiths, le DG d’Air France-KLM, aurait finalement tranché, et décidé de mettre fin à l’aventure. Compagnie hybride, à mi-chemin entre la low-cost et la compagnie régulière, Joon s’était lancée sur le marché en espérant séduire une clientèle jeune, notamment les millennials, avec son concept branché. Elle devait également permettre au groupe de mieux exploiter certaines liaisons, en diminuant notamment les frais de personnel avec des statuts différents entre les PNC d’Air France et de Joon. 550 hôtesses de l’air et stewards exercent dans les marinières de Joon, qui font office d’uniforme. Ils seront absorbés par Air France.

« Une marque difficilement comprise »

« Après de nombreux échanges avec les salariés et les clients, et des discussions avec les syndicats, nous avons décidé de lancer un projet portant sur l’avenir de la marque Joon et l’intégration des salariés et des avions de Joon au sein d’Air France, a fait savoir le groupe dans un communiqué. Malgré les impacts incontestablement positifs de Joon, notamment le travail remarquable des équipes Joon qui ont lancé et fait vivre la compagnie, la marque a dès le début été difficilement comprise par les clients, par les salariés, par les marchés, par les investisseurs. La multiplicité des marques a créé de la complexité et a malheureusement affaibli la puissance de la marque Air France. L’intégration de Joon au sein d’Air France devrait apporter de nombreux avantages, notamment l’harmonisation de la flotte, des produits, de la marque. La gestion des opérations serait améliorée grâce à une flotte commune d’avions. (…) La simplification du portefeuille de marques, capitalisant sur la marque Air France, est un atout indéniable pour nos clients, nos salariés et tous nos partenaires. Ce projet devrait se réaliser sans impacter l’efficacité économique du Groupe Air France-KLM. »

Contraire aux valeurs d’Air France

En début d’année, selon le Tribune, le PDG d’Air France-KLM avait déclaré à ses employé : « Nous faisons clairement le choix d’orienter notre stratégie sur le segment « Premium ». Les clients « Premium » sont les plus convoités par l’ensemble des compagnies, aussi ils ont de nombreuses opportunités de voyage, nous choisissons de nous recentrer sur ce segment de clientèle, cela représente un challenge pour nous ».

Le positionnement de Joon étaient donc aux antipodes de l’image haut de gamme voulue par le nouveau dirigeant, qui souhaite jouer sur la puissance de la marque Air France. Notamment en réaménageant les cabines des avions pour augmenter le nombre de sièges en première classe, en classe affaires et en classe Premium Economy, au détriment de la classe économique.

Une offre trop complexe

 » Notre offre actuelle est encore trop complexe : la diversité de nos configurations cabines la rend peu lisible par nos clients comme par nos équipages, la diversité de nos avions sur une même destination n’offre pas un produit constant d’un jour à l’autre. Il faut rappeler que nous sommes actuellement la seule compagnie major qui n’offre pas encore de produits cohérents ou de sièges full flat en Business, et nous déployons tous nos efforts pour offrir une meilleure expérience afin de créer une promesse de marque à nos clients. »

Pour autant, la fin de Joon et cette montée en gamme ne doivent pas faire oublier la question des coûts. Pour rappel, la création de Joon résultait de l’incapacité d’Air France à baisser ses coûts en propre. La problématique de la compétitivité intrinsèque d’Air France reste donc posée

Joon, une existence mouvementée

Joon, ex-projet Boost, aura donc eu une existence aussi courte que mouvementée. L’ex-projet Boost avait rencontré de nombreuses réticences lors de l’annonce de son lancement. L’ensemble des organisations appellent les hôtesses et stewards avaient d’ailleurs été appelés à se mobiliser lors du 1er vol de JOON, en décembre 2017.

Reste à savoir à quelle échéance le projet sera mis en œuvre. « Tous les vols Joon actuellement vendus ou à la vente seraient bien sûr assurés par Joon jusqu’à la finalisation du projet puis repris par Air France », assure le groupe.

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