Etretat et les Calanques dans les pires endroits à visiter au monde

Tous les ans, le guide Fodor’s Travel publie une liste des 10 lieux à éviter lors de ses vacances. Pas parce qu’ils sont dénués d’intérêt, au contraire. Bien souvent, c’est parce qu’ils sont victimes de leur succès et subissent les conséquences du tourisme de masse. « Trois ans après que le mot ‘covid’ soit entré dans notre vocabulaire quotidien, les chiffres du tourisme d’avril à juillet 2022 ont dépassé les niveaux d’avant la pandémie, rappelle le site. Les voyages représentent actuellement environ 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et (leur part) devrait augmenter d’ici 2030. Et il y a de nombreux effets non quantifiés du surtourisme dans le monde : stress sur les chaînes d’approvisionnement, destruction de l’habitat faunique et surpeuplement. »

Les mouvements anti-tourisme et les boycotts de voyages, en particulier vers des destinations accusées de violation des droits de l’homme ou de l’environnement, peuvent sembler des solutions faciles. Mais ils n’ont généralement pas l’effet escompté. « Les boycotts généraux affectent les travailleurs les moins bien payés et les plus vulnérables, généralement les femmes, les migrants et les personnes de couleur », précise Fodor’s Travel.

Deux sites français sur les dix dans le monde

C’est pourquoi pour sa « No List » de 2023, le site a décidé de pointer les destinations à reconsidérer dans trois catégories principales : les attractions naturelles qui pourraient bénéficier d’une pause pour se soigner et se ressourcer ; les points chauds culturels qui sont en proie à la surpopulation et à l’épuisement des ressources ; et des endroits à travers le monde immédiatement et dramatiquement touchés par les crises de l’eau. Et dans sa liste des 10 sites à éviter dans le monde, avec le lac Tahoe en Californie ou encore les Cornouailles en Angleterre, on trouve deux sites français : les falaises normandes d’Etretat ainsi que les calanques de Marseille.

« Étretat, en Normandie, a été durement touchée par un afflux de visiteurs. L’usine de traitement des eaux usées de la petite ville a dû être fermée pour entretien l’année dernière car elle ne pouvait pas accueillir trois fois plus de visiteurs que sa population habituelle. Plus préoccupants sont les glissements de terrain fréquents dus à une trop grande circulation piétonne », explique Fodor’s Travel.

« Nous avons besoin de tourisme, mais il faut trouver un équilibre. Les touristes eux-mêmes en profiteraient le plus. Beaucoup d’entre eux repartent fâchés après avoir passé plusieurs heures en voiture sans pouvoir trouver de parking, d’endroit où manger ou de toilettes, faute d’infrastructures suffisantes. Ce tourisme de masse ne satisfait personne », a déclaré Jean-Baptiste Renié, un conseiller municipal d’Étretat, au média américain. Pour Marseille, le site rappelle simplement que les Calanques sont maintenant protégées par un système de réservation tant le problème devenait important.

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