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ÉDITORIAL. Voyager est-il risqué ?

Avec la prise en otages de deux Français et leur libération qui a coûté la vie à deux soldats, le paisible Bénin est apparu, du jour au lendemain, comme un pays potentiellement à risque.

Gardons raison, et souvenons-nous que nombre de pays africains ont besoin du tourisme pour créer des emplois, et donc éviter parfois des situations économiques chaotiques qui font le lit du petit banditisme et du terrorisme. En outre, sur le site du Quai d’Orsay, la plupart du territoire béninois reste simplement jaune (vigilance renforcée). C’est aussi cette couleur qui « habille » Cuba, l’essentiel du Brésil ou encore l’Afrique du Sud…

Rappelons aussi que le risque est à géométrie variable. La preuve, pour le Quai d’Orsay américain, le Bénin présente un risque de sécurité « 1 », soit le plus faible de son échelle allant jusqu’à 4 ! La France, elle, est une destination considérée comme plus dangereuse, taxée d’un risque 2. Dans notre pays, les voyageurs américains sont donc appelés à « faire preuve d’une prudence accrue ». La faute aux attentats de Paris et aux manifestations des Gilets jaunes…

Oui, la dramatique actualité récente a rappelé que voyager comporte, rarement mais surement, une once de risques assez imprévisibles. Tout comme conduire une voiture, rouler en trottinette ou traverser la route ! Il faut accepter cette petite part de risques, mais ne pas non plus se mettre en danger en visitant une région dangereuse ou en faisant du balconing, ce « jeu » idiot qui consiste à sauter dans la piscine de l’hôtel depuis un balcon ! De leur côté, les agences doivent bien informer leurs clients en s’appuyant notamment sur les Conseils aux voyageurs du Quai d’Orsay, lors de la vente d’un voyage. Et les voyageurs ont la responsabilité de consulter, avant leur départ, ces fiches et leurs mises à jour.

Agences et TO doivent aussi adopter le principe de précaution, pour la sécurité de leurs clients mais aussi pour éviter tout mauvais procès. Mieux vaut proscrire tout voyage en zone orange (déconseillé sauf raison impérative), et surtout en zone rouge (formellement déconseillé). D’autant que, devant les tribunaux, les pros sont souvent responsables de tout et de n’importe quoi ! Pour mémoire, Ultramarina avait été condamné en 2006 à indemniser les trois touristes français enlevés en Malaisie en 2000 lors d’un stage de plongée, et détenus  ensuite sur l’île de Jolo, aux Philippines. Le TO n’avait pris « aucune mesure » pour éviter d’exposer les voyageurs au risque d’enlèvement, avait estimé le tribunal de grande instance de Paris. Pourtant, ce n’était pas la zone du kidnapping qui était déconseillée, mais une zone voisine…Dans ce contexte général, impossible de comprendre un TO comme Clio, qui programme la Syrie, en rouge sur la carte du Quai d’Orsay…

Linda Lainé, rédactrice en chef de l'Echo touristique

 

Linda Lainé, rédactrice en chef de L’Echo touristique

 

 

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