Du rififi entre Galileo et Air France

Il y a de la friture sur la ligne entre Air France-KLM et Travelport, maison mère de Galileo et Worldspan. À défaut de régler leur différend, le groupe aérien a prévenu tous les clients des deux GDS qu’ils pourraient payer un supplément sur chaque dossier automatisé dans six mois. Cette surcharge vise à « compenser le surcoût lié à la distribution via Travelport », explique-t-il dans un courrier, poussant incidemment les agences dans les bras de la concurrence : « Dans l’éventualité où vous envisageriez de migrer vers un autre système de distribution, Air France et KLM vous apporteront l’aide technique qui vous serait nécessaire », est-il précisé. D’aucuns y voient un coup de pouce à Amadeus, dont la compagnie nationale est actionnaire. À commencer par Jérôme Moisan, DG de Travelport GDS France : « Dans les jours suivant le courrier, la plupart de nos clients ont reçu un appel d’Amadeus, pour leur demander s’ils voulaient changer de GDS », regrette-t-il.

SIX MOIS POUR NÉGOCIER

À n’en pas douter, Air France met le désaccord avec Travelport sur la place publique pour mieux négocier. La pomme de discorde porte sur le nouvel accord de distribution de tous les tarifs du groupe aérien via les agences. Air France a récemment signé à ce sujet avec Sabre et Amadeus. Travelport compte bien suivre : même si son actuel contrat avec la compagnie arrive à échéance le 31 décembre, la menace de la surcharge facturée aux distributeurs pèse à partir du 1er juin 2009. « Voilà qui laisse la porte ouverte à six mois de négociations, ajoute Jérôme Moisan. Si le différend n’était pas levé en mars, nous pourrions envisager de prendre à notre charge le supplément. » Amadeus le fait déjà en Allemagne sur les dossiers Lufthansa, pour lesquels les agences sont facturées à hauteur de 4,90 E par coupon.