La Chine est-elle prête à accueillir les voyageurs français ?

La Chine a mis les petits plats dans les grands, en organisant le 30 janvier la conférence « Nihao! China » au Palais Brongniart à Paris. L’occasion de faire le point sur le redémarrage de la destination Chine mais aussi le tourisme chinois en France.

En termes de formalités, les Français sont désormais exemptés de visas pour visiter l’empire du Milieu. « C’est une bonne nouvelle, les ventes de dernière minute se développent », a expliqué Sabine Loiseau, assistante chef de produit chez Asia. Selon la professionnelle s’exprimant lors d’une table ronde, le pays devra redoubler d’efforts de communication et de formation. Les événements qui ponctueront le 60^e anniversaire des relatons diplomatiques entre la France et la Chine vont servir de tremplin marketing.

Vers une normalisation

« Il faudra faire attention à la formation des guides, notamment en dehors des grandes destinations comme Pékin et Shanghai », précise Sabine Loiseau. Après l’arrêt du tourisme international provoqué par la pandémie, ils doivent se refamiliariser avec les attentes des Français. Sabine Loiseau note également une inflation des prix des billets d’avion, « un peu chers sur les vols intérieurs ».

Pour Eric Drésin, président de l’Association européenne des agents de voyages et des tour-opérateurs, les signaux restent globalement au vert pour les professionnels du tourisme. L’ouverture de la Chine a été tardive, mais « nous sommes dans un process en voie de normalisation », s’est-il réjoui.

Au niveau de l’aérien, le rebond s’annonce progressif. Si les vols ont repris entre les deux pays, nous sommes encore loin des niveaux pré-Covid.

Près de deux fois moins de vols

Air France dessert Pékin, Shanghai et Hong Kong, avec un vol quotidien par destination, soit 21 vols au total. Avant le Covid, Pékin et Shanghai étaient desservies 2 fois par jour et Hong Kong une fois par jour, pour un total de 35 vols. Interrogée par L’Echo touristique cette semaine, la compagnie n’anticipe aucune ouverture nouvelle pour l’instant.

Autre difficulté pour la compagnie nationale, qui dessert sa compétitivité : l’interdiction de survol de la Russie allonge le temps de vol de plus de deux heures.

Quant aux compagnies chinoises, elles opèrent 35 vols France-Chine par semaine en 2024, contre 65 avant la pandémie, selon Li Yan, directrice générale Europe de China Eastern Airlines.

« Nous sommes la compagnie qui offre le plus de vols », a-t-elle souligné lors d’une table ronde. Soit 12 vols de Paris, contre 20 avant le Covid. 

La question des visas pour les Chinois en France

La demande reste inférieure à la période pré-pandémique dans le loisir comme dans le voyage d’affaires. Côté français comme côté chinois.

« Ce n’est pas que les Chinois ne veulent pas venir à Paris, mais les vols sont plutôt chers, et les visas difficiles à obtenir côté français », souligne Li Yan.

Le géant asiatique du voyage Trip.com pointe aussi la question des délais trop longs pour l’obtention des visas.

Reste par ailleurs à installer un climat de confiance, au niveau de la sécurité en France. Avec la grogne des agriculteurs, pas évident que les touristes étrangers soient rassurés de la stabilité sociale de la France.