Décalage imminent : Hervé Vighier et Jet tours, la belle affaire
Dominique Gobert signe son premier édito d’actu pour L’Echo touristique. Avec un clin d’oeil au (bon) deal de ce début d’année, signé Hervé Vighier.
Très disparate cette semaine passée, laquelle augure bien de celle à venir… Et pour le secteur qui nous intéresse, il y a comme d’habitude des hauts… et des bas. Tiens, la suite de la chute de Thomas Cook et surtout l’attribution des marques Jet tours, Eldorador et Jumbo, continue d’agiter le landerneau du tourisme. Surprise, enfer et damnation, c’est Hervé Vighier, cet homme qui semble en permanence enfoui dans l’ombre de la discrétion qui a, si je puis m’exprimer ainsi, emporté la queue du Mickey. Vieille réminiscence de quelques passages sur les manèges d’antan…
Une brique et des poussières a-t-il dégainé, sans sourciller. Et cash ! Ah, j’en ai entendu des cris d’orfraie de la part de gens qui, de toute façon, n’avaient pas le premier rond pour l’emporter. Je remarque au passage d’ailleurs que mon bon ami Grouf ne s’est, pour une fois, pas positionné.
C’est dommage d’ailleurs parce que la petite briquette versée par Hervé Vighier, c’est vraiment une bonne affaire. D’accord, pour lui, ce n’est qu’un peu de monnaie, même si pour certains, « ça veut dire beaucoup » (je ne mets pas la musique mais le cœur y est). On peut d’ailleurs se demander pourquoi les juges commerciaux n’ont pas poussé un peu plus les enchères…
Quant à savoir ce que l’homme tranquille (c’était pas le titre d’un film ?) va en faire, c’est une autre paire de manches. Eldorador, on peut supposer qu’il va en affubler ses hôtels variés et répartis en Europe et en Tunisie, ce qui est une bonne idée. Pour Jet tours, j’ai bien une vague idée, en collaboration avec certains opérateurs du secteur, mais faut bien que je vous laisse saliver encore un peu !
Ah, en revanche, mauvaise nouvelle du côté de Plus Belle l’Europe, mais rien n’est encore joué, puisqu’il ne s’agit « que » d’un redressement judiciaire. J’avoue cependant ne pas avoir très bien compris les investissements publicitaires grand public, à mon sens largement démesurés… D’autant que Bern, ça doit pas être donné et que, parfois, faut pas trop flatuler plus haut que son postérieur ! Et que, même si la confidentialité entre son possible investisseur et lui n’a pas été respectée, lui avoir coupé les ventes du jour au lendemain, ce n’est pas très fair-play !
Une chance cependant pour notre pauvre APST, laquelle se trouve de plus en plus exsangue et sans beaucoup de moyens pour s’en sortir, malgré les efforts, la volonté de mon amie Alix Petipatapon, laquelle n’avait vraiment pas besoin de ça. Qu’elle trouve dans ces quelques lignes toute ma sympathie et mon admiration pour sa volonté de fer…
Cependant, il semble bien que nos autorités de tutelle, en l’occurrence ces bonnes gens de Bercy ne soient pas décidés à garantir un prêt… pour lequel les banques se montrent encore plus que réticentes. Mais je connais de brillants professionnels qui ont quelques idées… plutôt futées. Pareil. J’y reviendrai lorsque ce sera abouti et rien n’est perdu. Courage, Alix.
Allez, c’est pas fini, un peu d’aérien pour changer dans ce qui, finalement ne change pas grand-chose, on finit par s’y habituer. Cette fois, c’est au tour d’Air Italy de lâcher la rampe. Dommage pour cette vieille Meridiana que, n’étant plus tout jeune, j’ai bien connu dans un autre temps. Et, on a beau s’appeler Aga Khan (c’est comme Gengis), même en s’alliant avec des Qataris, c’est pas forcément la panacée. Déjà que malgré les roupies qu’ils investissent dans le foot, particulièrement à Paris, c’est pas terrible…
Et surtout qu’en Italie, c’est pas simple, mais là, je vous renvoie à l’excellent papier de Jean-Louis Baroux, (https://www.deplacementspros.com/transport/air-italy-les-incoherences-des-autorites) qui n’y va pas de main morte. Mais combien a-t-il raison.
En tout cas, pour IATA et sa morgue (j’ai pas écrit morve, attention) débordante, cette noble institution a beau se récrier chaque fois que l’on demande enfin une caisse de garantie pour les transporteurs aériens, il va bien falloir un jour arrêter de mentir. Au passage, si j’ai bien lu son dernier communiqué, et grâce au virus venu tout droit de l’Empire du Milieu, ce seraient quelque 30 milliards de dollars que perdraient les compagnies aériennes si ça continue ainsi !
Caramba, le virus se porte bien finalement. Mais tant que l’on ne met pas en quarantaine les aéroplanes bourrés de passagers en provenance de l’Asie, va falloir faire avec !
En même temps, faut quand même pas tomber dans la paranoïa aiguë. Pas plus tard qu’avant-hier, j’ai un copain avec qui je devisais dans la rue qui croise un Chinois avenant, patron du resto chinois où il a certaines habitudes. Et, civilement, il lui serre la main. Nous nous sommes faits quasi agonir par un brillant multi génaire (peux pas lui donner d’âge à cet homme) qui trouvait outrant de serrer la main à un chinois !
Allez, tiens, une note d’optimisme : rassurons-nous, il n’y aura pas encore de surtourisme en France pour les deux prochaines années. Jean-Baptiste Lemoyne, notre secrétaire d’Etat au Tourisme vient de l’avouer, l’objectif des 100 millions de visiteurs étrangers en France ne sera pas atteint avant 2022 !
Quand la politique se mêle (du bout des doigts) de tourisme…
Et justement, tant que l’on en parle, après Nicolas Sarkozy à Jérusalem, le prochain congrès Selectour se tiendra du 10 au 13 décembre prochain. Et qui c’est qui sera la vedette ? Un François Hollande, tout frétillant, bien décidé à nous faire rire ! Ça promet…
