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Corsair va-t-elle perdre sa liaison Réunion-Madagascar ?

Malgré les crises, depuis 21 ans, Corsair a toujours maintenu sa présence à sur l’île. Accusée de dumping par sa concurrente Air Madagascar, elle est aujourd’hui menacée.

Depuis le 20 octobre 2016, en vertu d’un accord bilatéral entre la France et Madagascar, Corsair a obtenu des droits de trafic pour desservir l’axe Réunion-Antananarivo, avec l’ambition de positionner deux vols Réunion-Antananarivo hebdomadaires et d’apporter 17 000 passagers régionaux supplémentaires par an.

Et avec un apport net de passagers de 16 041 pax en 8 mois, la compagnie dépassera très largement l’objectif fixé. Une croissance du trafic qui répond aux ambitions du ministre du Tourisme de Madagascar de développer le tourisme pour atteindre 1 million de touristes en 2020.

Accusation de dumping

Oui mais voila. Depuis le 30 novembre 2017, Corsair fait face à des difficultés dans le cadre de ses droits de trafic Réunion-Antananarivo.

Selon l’Expresse Madagascar, Air Madagascar reproche à la filiale de TUI de « céder à la pratique des prix de dumping » pour cette liaison. Une pratique qui a des impacts négatifs sur la caisse d’Air Madagascar avec une perte estimée à 800 000 dollars.

Dès décembre, le ministre des Transports, Ralava Beboarimisa, avait déjà évoqué le problème : « Nous nous devons de nous ouvrir et de coopérer avec les autres compagnies en mettant en œuvre l’open sky qui est déjà effectif. Mais en tant que ministre, je me dois de protéger la compagnie nationale. Corsair ne peut plus vendre cette liaison ».

« Pas de détournement de clientèle »

Pour Corsair, il ne s’agit en aucun cas « ni de dumping ni de pratiques anti-concurrentielles », arguant que le tarif avec bagage (238€ TTC) ainsi que le tarif sans bagage (198€ TTC) sont comparables aux tarifs d’autres compagnies qui « proposent des vols au départ de Paris vers des destinations en Europe à des prix largement inférieurs et pour une distance pourtant plus longue ».

Corsair explique également que les passagers malgaches représentant pour leur part moins de 10% du flux de voyageurs transportés sur Corsair sur la ligne régionale. « Il n’y a donc aucun détournement de la clientèle d’Air Madagascar », affirme la compagnie dirigée par Pascal de Izaguirre.

Menace de monopole

Enfin Corsair rappelle qu’une situation de concurrence saine et loyale, « cela signifie la présence d’au moins deux compagnies sur la ligne pour pouvoir offrir aux clients des prix compétitifs et éviter les situations de monopole ».

Les consultations aéronautiques d’aujourd’hui devraient permettre de trouver une issue favorable pour toutes les parties afin que Corsair puisse continuer à développer les échanges entre la France et Madagascar.

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