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Compagnies du golfe : comment les politiques les bloquent (ou pas)

Sur le marché européen, les autorités de régulation du trafic aérien peinent à adopter une position harmonisée face à Emirates, Etihad et Qatar Airways.

En ordonnant le gel des droits de trafic des compagnies du Golfe dans son pays, le 21 mai, la ministre néerlandaise des Transports Wilma Mansveld a déterré la hache de guerre et pris la défense de KLM, menacée par l'ouverture Doha-Schiphol le 16 juin par Qatar Airways. À La Hague, le gouvernement de coalition des libéraux et des travaillistes accuse Emirates, Etihad et Qatar Airways de concurrence déloyale.

Une plus grande transparence très attendue

Selon une enquête commandée par trois compagnies américaines (American Airlines, Delta et United Airlines), le montant cumulé des aides d'État reçues par les transporteurs du Golfe se serait établi à 42 milliards de dollars sur dix ans. Le 13 mars, lors d'un conseil réunissant les ministres des Transports de l'Union européenne à Bruxelles, la France et l'Allemagne avaient déjà tiré la sonnette d'alarme et demandé à la Commission « d'adopter une stratégie commune pour mettre un terme à ces pratiques ». Les ministres veulent que l'extension des droits de trafic accordés aux compagnies étrangères soit assortie d'une plus grande transparence sur leur mode de financement. Emirates, présente sur 29 aéroports dans les pays de l'Union avec 700 vols dans les deux sens, répond dans une autre étude effectuée par le cabinet londonien Frontier Economics que son activité génère 82 100 emplois directs et indirects en Europe, sans compter les 41 000 emplois soutenus par ses commandes chez Airbus. « La moitié des livraisons d'A380 réalisées en 2013 étaient destinées à Emirates », rappellent les auteurs chez Frontier Economics. L'octroi, par la France, de droits de trafic pour Qatar Airways constitue un signal en contradiction avec le blocage des Pays-Bas et les menaces communautaires. Le 4 mai, le journal Le Monde annonçait l'attribution de trois nouvelles fréquences hebdomadaires vers Lyon et Nice pour la compagnie établie à Doha, offertes à l'émirat en contrepartie de l'achat de 24 avions de combat Rafale. « Il est assez légitime qu'il y ait des discussions et des négociations pour qu'un certain nombre de lignes aériennes puissent être ouvertes en faveur de pays qui permettent aussi d'acheminer un grand nombre de touristes. Nul doute que les villes de Nice et de Lyon sont très demandeuses de ce type d'attribution », avait indiqué François Hollande à Doha. L'attribution de ces créneaux de vol, non confirmée par le gouvernement ni par les services de l'État, constituerait une menace pour Air France qui perdrait une partie de son trafic international en correspondance. Les dirigeants de l'aéroport de Nice demandent déjà cinq vols hebdomadaires, au lieu de trois. « Les négociations sont en cours », affirme-t-on sur la Côte d'Azur. En France, les attributions de nouveaux créneaux à des compagnies du Golfe étaient figées depuis 2012. Qatar Airways, qui a positionné un second A380 à Paris-CDG depuis le mois de janvier, s'est déjà octroyé 40 % de sièges supplémentaires en deux ans en changeant de type d'appareil.

 

 

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