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Antilles : un plan de 10 millions d’euros pour venir à bout des algues

Un plan d’action vient d’être présenté pour en finir avec ces algues brunes qui envahissent les côtes. Une “calamité” qui a un impact sur la vie quotidienne et sur l’activité touristique.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel phénomène se produit, mais il n’a « jamais été aussi important que cette année », a souligné Annick Girardin, la ministre des Outre-mer. Depuis février, des algues brunes, les sargasses, échouent en quantité sur les côtes de Guadeloupe, de Martinique, de Saint-Martin et même de Guyane. S’amoncelant sur les rivages, les algues salissent les plages et entraînent, par endroits, des interdictions de baignade. Car en séchant, les sargasses libèrent des émanations toxiques et potentiellement dangereuses pour la santé, pouvant provoquer des nausées, des maux de tête ou des vomissements. En se prenant dans les hélices des bateaux, elles peuvent aussi bloquer l’accès des bateaux aux ports.

Une situation qui a un important retentissement sur le quotidien des habitants, et sur l’activité touristique. En Martinique, de nombreuses communes de la façade atlantique sont affectées comme la ville du Robert, ainsi que les communes du sud de la côte caraïbe. Depuis le 27 avril, 7 750 tonnes de sargasses ont été ramassées dans l’île, selon la préfecture. En Guadeloupe, les communes du Gosier, Sainte-Anne, Saint-François et surtout Petit-Bourg ont été particulièrement touchées.

Objectif : ramasser les sargasses en moins de 48 heures

En visite officielle en Guadeloupe dimanche et lundi, Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, et Annick Girardin ont fait le déplacement pour rencontrer élus et habitants présenter « un plan de lutte » contre cette « calamité ». Un plan qui concerne la Guadeloupe, les îles du Nord, la Martinique et la Guyane. Ces mesures seront financées à hauteur de 10 millions d’euros par l’Etat et permettront d’accompagner les investissements et les opérations de ramassage des collectivités territoriales concernées, a fait savoir le gouvernement. L’Etat prendra en charge près de 50 % du financement de ce plan prévu jusqu’en 2019. Le reste sera financé par l’Union Européenne et les collectivités.

L’objectif est notamment de parvenir à mettre au point un dispositif permettant de ramasser les sargasses sur l’ensemble de ces territoires en moins de 48 heures (avant qu’elles ne commencent à dégager des émanations toxiques) et de trouver des solutions viables pour valoriser ces déchets. Trois millions d’euros supplémentaires viennent par ailleurs s’ajouter immédiatement au fonds d’urgence (de 3 millions d’euros) débloqué durant les semaines précédentes. Une somme qui servira notamment à acheter le matériel de déblayage.

Seto : « Communiquer pour rassurer le marché »

Même si de l’avis beaucoup, la réaction du gouvernement aura été trop tardive, comme en témoignent les manifestations qui ont eu lieu dimanche à Pointe-à-Pitre, ces annonces constituent une bonne nouvelle pour le secteur touristique. « Pour le moment, il n’y a pas eu de réaction des TO, note René-Marc Chikli, le président du Seto. C’est un sujet qui est récurrent, aux Antilles comme sur les plages de Bretagne. Nous nous en remettons aux dispositifs qui sont mis en place par les autorités et qui sont toujours efficaces. L’annonce de ce matin (le plan Hulot) va dans le bon sens, et s’il est appliqué, le problème sera réglé. Nous serons attentifs à sa mise en place rapide. Et il faudra communiquer, dès les premières bonnes nouvelles, pour rassurer le marché. » Et se tenir ainsi prêt pour  préserver la prochaine saison touristique, l’hiver prochain.

Reste encore à savoir quelles seront les mesures prises en vue des indemnisations des professionnels. Dans un communiqué publié mardi matin, le ministère de la Transition écologique et solidaire fait part de sa volonté d’accompagner « les citoyens et les entreprises touchés par les sargasses pour limiter les pertes économiques, en lien avec les assureurs qui pourront proposer d’inscrire désormais le risque sargasse dans les contrats d’assurance. »  Sont également évoqués un moratoire sur les charges fiscales et sociales, une suspension des procédures de recouvrement, des délais de paiement pour le RSI ainsi que des dispositifs de chômage partiel.

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