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Afrique : les célèbres chutes Victoria sont-elles vraiment à sec ?

Haut lieu du tourisme en Afrique, les chutes Victoria ne seraient aujourd’hui plus qu’un simple filet d’eau. En réalité, la situation est un peu plus nuancée…

Les chutes Victoria seraient quasiment asséchées. Une vidéo visionnée plus de 42.000 fois sur YouTube le laisse penser. Mais ces images, prises le 26 septembre par une femme inconnue affirmant se trouver sur place, à Livingstone, côté zambien, se focalisent sur une section seulement des vastes chutes, sans montrer le débit abondant à un autre endroit.

Sont-elles pratiquement à sec comme le présente une vidéo publiée ? Autre question : si les chutes sont presque à sec, peut-on l’attribuer au changement climatique ?

Deux pays, deux sons de cloche

A cette période de l’année, le volume d’eau aux chutes est traditionnellement faible. A cette récurrence annuelle, il faut ajouter que l’Afrique australe est actuellement confrontée à sa pire sécheresse depuis trente-cinq ans, selon l’ONU.

Dans un tweet le 1er octobre, le président zambien Edgar Lungu a publié des photos des chutes Victoria avec un débit très faible, l’attribuant au changement climatique. Mais au Zimbabwe, plusieurs organismes officiels, dont l’Autorité pour le tourisme et celle de la gestion des parcs et de la faune, ont démenti, dans une campagne sur les réseaux sociaux, que les chutes étaient presque à sec.

Sur les photos publiées avec le hashtag #VictoriaFallsIsNotDry (les chutes Victoria ne sont pas à sec), on voit des chutes avec un débit important. Le 4 décembre, Shelley Cox, cofondatrice de l’agence de voyages Africa Conservation Travel, a montré à l’AFP une situation identique lors d’un appel vidéo en direct.

« La majorité des images et vidéos ne présentent que la partie des Cataractes Est, la plus proche de la Zambie. Cela donne l’impression que c’est ce à quoi ressemblent les chutes Victoria sur toute leur étendue », a-t-elle expliqué à l’AFP. Les chutes font plus de 1,7 kilomètre de long.

Que peut-on en conclure ?

Les images diffusées sur la vidéo du 26 septembre ne représentent qu’une partie de la réalité, en raison du cadrage choisi. Si les chutes sont faibles côté zambien, elles continuent de couler abondamment côté zimbabwéen.

L’impact du réchauffement climatique sur les chutes reste incertain. Selon une étude du Département de météorologie de Zambie basée sur quarante années de données, il y a eu « un changement statistique important du niveau de température » à Livingstone sans « changement significatif au niveau de la moyenne annuelle des précipitations » dans la ville.

Ce n’est pas la première fois que les autorités touristiques tentent de réfuter des informations selon lesquelles les chutes seraient asséchées. Selon l’Autorité du fleuve Zambèze, qui publie des données sur les chutes Victoria, les niveaux les plus bas des chutes ont été enregistrés pendant la saison 1995-1996.

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