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Aérien : explosion des poursuites pour nuisances contre les compagnies

Avec la reprise du trafic aérien, les riverains des aéroports se déclarent de plus en plus nombreux à subir les nuisances générées par les avions.

Le nombre de poursuites contre des compagnies aériennes pour non-respect des règles environnementales sur les aéroports français a augmenté de pas moins de 222% en 2022. C’est la conséquence d’une reprise mal maîtrisée, a indiqué vendredi l’autorité contrôlant ces nuisances.

En pleine reprise post-Covid, il y a eu une incapacité « des compagnies à tenir leurs promesses d’offre », a expliqué Gilles Leblanc, président de l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa). Cet organisme a remis jeudi son rapport annuel au gouvernement.

Les compagnies low cost ont été bien plus poursuivies en moyenne par l’administration devant l’Acnusa, qui peut infliger des amendes allant jusqu’à 40 000 euros par infraction, et s’intéresse en particulier aux nuisances sonores, dont les violations de couvre-feu. C’est la low-cost espagnole Volotea qui détient la palme du nombre de poursuites pour 10 000 mouvements d’avions (48,9), devant la britannique easyJet (35,7) et la hongroise WizzAir (28,2).

Les poursuites multipliées par trois

Pour Gilles Leblanc, ce « relâchement préoccupant » est lié à la « désorganisation du secteur » après la pandémie. Mais aussi la conséquence de programmes de vols trop ambitieux de ces transporteurs, dont le modèle exige jusqu’à huit rotations par appareil et par jour. « Les jours où tout se passe bien et où il n’y a aucun retard nulle part, ça peut marcher. Mais la réalité du transport aérien est qu’il y a beaucoup d’impondérables », a-t-il constaté. Le dernier vol de la journée peut ainsi se retrouver à violer un couvre-feu.

Le document montre que 935 poursuites ont été engagées l’année dernière contre seulement 290 en 2021. En 2022, 241 concernaient le plus grand aéroport français, Paris-Charles-de-Gaulle (CDG). Juste devant deux installations régionales, Nantes-Atlantique (231) – une base de Volotea – et Bâle-Mulhouse (202).

Quid de l’acceptabilité sociale ?

« Aujourd’hui, les populations considèrent que la situation (des nuisances aéroportuaires) est pire qu’avant la crise sanitaire », quelle que soit la réalité, a mis en garde Gilles Leblanc. « On a un climat de tension assez fort sur quelques aéroports ».

L’autorité indépendante a aussi tiré la sonnette d’alarme quant au recours de plus en plus important aux hélicoptères. En particulier sur la Côte d’Azur mais aussi autour de zones touristiques comme le Mont Saint-Michel.

Et à 10 jours de l’ouverture du salon du Bourget où de futurs « taxis volants » électriques à décollage vertical seront exposés, Gilles Leblanc a invité les autorités à réfléchir à leur régulation. « On n’est pas convaincus que l’acceptabilité sociale de ce mode de transport sera totale ».

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