3 Le Vésuve

De par son passé sulfureux, le Vésuve attire. On l’imagine dans un paysage lunaire. Que nenni. La végétation et les maisons ont fleuri à ses pieds fertiles. « Après la dernière éruption, en 1944, et la Seconde Guerre mondiale, des habitations furent construites ici sans autorisation préalable », explique Imma, une guide locale. Mais dans la région, tout s’arrange avec une poignée d’euros : « Les autorités ont négocié un accord légal, pour lequel les propriétaires ont dû payer. Ce qui pose un énorme problème aujourd’hui. Car si une alerte d’éruption était donnée, il faudrait évacuer 600 000 personnes ! Dix-huit villes entourent le Vésuve. » Pourtant, le volcan est toujours actif, comme en témoignent quelques fumerolles. La route menant à son cratère serpente entre habitations, vignes et friches. Au détour d’un virage, la vue sur Naples, gorgée de soleil, est imprenable. Plus pour longtemps. Notre voiture s’enfonce dans un épais brouillard, accompagnée par des chiens errants. Nous roulons à 30 km/h, phares allumés, jusqu’à l’ancien télésiège. Dans leur cahute, les guides jouent aux cartes, en montrant l’écriteau « Fermé ». L’un d’eux se dévoue, pour expliquer : « Il y a trop de brouillard, nous ne pouvons pas approcher le cratère. C’est dangereux, surtout en cas d’éboulis. » Dommage, nous ne verrons pas cette bouche béante de 650 mètres de diamètre et 230 mètres de profondeur, qui sait cracher le feu.