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MANAGEMENT COLLABORATIF : mythe ou réalité ?

Moins de hiérarchie et de reporting, plus d'autonomie avec le droit suprême à l'erreur… Les techniques de management qui donnent de la liberté aux salariés ont nourri la 10e édition des Enjeux E-tourisme. Un débat d'idées passionnant.

L'entreprise « libérée » de la hiérarchie et du contrôle rend-elle les employés plus heureux, productifs et créatifs ? S'agit-il d'une utopie ? C'est à ces questions qu'ont souhaité répondre les Enjeux E-tourisme sur le thème du Management collaboratif : mythe ou réalité ? le 12 avril. Dans le management collaboratif, « L'individu est replacé au centre de tout, ce que l'on constate depuis longtemps en marketing, a précisé en préambule Aurélie Duthoit, consultante en économie collaborative*. Le mouvement est structurel. Enfin, les entreprises s'intéressent à l'humain en pensant qu'il peut contribuer à la performance de l'entreprise. C'est une évolution très encourageante ». Pourquoi une boîte cesse-t-elle d'être collaborative ?, s'est demandé Fabrice Dariot, patron de Bourse des Vols. Toutes le sont intrinsèquement, pour bien servir le client. Mais ce phénomène collaboratif se sclérose. Souvent, c'est le reporting qui le tue. Des créatifs n'ont alors plus l'usage de leur créativité ». Une situation que Frédéric Pilloud a bien connue, quand il était directeur e-commerce de Go Voyages : « Je devais faire 100 slides par semaine pour présenter au comité de direction ». Intérêts financiers qui l'emportent, lutte de pouvoir, croissance rapide vers un groupe hiérarchisé, problèmes de financement… De multiples raisons peuvent inhiber les collaborateurs, qui ont pourtant besoin d'être stimulés.

Stimuler autrement que par le salaire

« Un mot-clé doit primer dans l'entreprise collaborative, c'est la confiance », avec du coup moins de surveillance, poursuit Aurélie Duthoit. « L'entreprise libérée a beaucoup de vertus, ses salariés ont l'impression de construire ensemble la stratégie, rappelle Stéphane Libre, cofondateur de Perfect Stay, et ex-DGA de Lastminute. Nous avons conservé des collaborateurs pendant des années, au sein de Lastminute, alors que les grilles de salaires étaient basses. Le management collaboratif permet de retenir les personnes autrement que par l'argent. Le salaire motive au tout début. Mais au quotidien, on l'oublie très vite ». Un sentiment partagé par des anciens de Go Voyages, qui ont quitté la marque à la grenouille après la fusion de l'enseigne avec Opodo et eDreams. Frédéric Pilloud évoque un « dirigisme à l'extrême », balayant la façon de travailler qui existait depuis 15 ans chez Go Voyages. « Beaucoup de personnes ont rejoint MisterFly pour des salaires moindres, ce qui est mon cas. Parce que c'est un projet, une façon de collaborer qui donnent envie ». Avec un fort sentiment d'appartenance à la clé. La vision est impulsée par les fondateurs. Mais, « il y a une totale liberté d'action », poursuit Frédéric Pilloud. « Que l'on soit 6 ou 3 000, la définition d'un cadre et le partage d'une vision sont les premières briques à poser pour mettre en place un management collaboratif », a ajouté Aurélie Duthoit.

Les difficultés du grand groupe

C'est au demeurant moins évident dans les grandes organisations. « Nous sommes nés avec les marqueurs d'une start-up. Mais c'est plus compliqué quand on grandit tout en devenant international », estime Éliane Barbosa, directrice des ressources humaines de Voyages-sncf.com. Depuis un an, l'agence en ligne, qui compte 600 employés en France (1 000 dans le monde) mène une expérimentation RH. Voyages-sncf.com s'est concentrée sur 80 salariés, répartis en 15 unités en mode start-up, sur le thème de l'expérience client. « Ce sont des équipes qui travaillent de manière complètement autonomes, souligne Éliane Barbosa. Toutes les fonctions ne s'y prêtent pas forcément, mais le mix fonctionne bien ».

Et tous les collaborateurs n'ont pas envie, non plus, de travailler sur un mode collaboratif, soit en faisant appel à la collaboration de chacun. Certains préfèrent (bien) travailler seuls, avec des supérieurs qui les pilotent. Pour eux, c'est confortable d'être un exécutant.

Chacun doit trouver sa place, et s'épanouir idéalement. Parmi les entreprises où il fait bon travailler figure BlaBlaCar. La licorne le cultive. « Comme Airbnb, nous passons de la start-up à la scale-up, avec 500 collaborateurs. Et notre défi, c'est de bien repenser l'organisation pour rester agiles », a relevé Kévin Deniau, porte-parole de BlaBlaCar. Pour savoir qui travaille sur quoi, la licorne a créé des outils de communication : les BlaBlaTalk hebdomadaires permettant aux équipes de faire le point sur les projets ; l'application BlaBlaLunch pour un déjeuner avec 3 personnes par tirage au sort ; l'application BlaBlaFaces pour apprendre de manière ludique le prénom de tous les collaborateurs. Des idées à suivre ?

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