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Une opportunité unique

En 2001, Isabelle Paquier a racheté l’agence de son patron. De longs mois de démarches mais qu’elle ne regrette pas. Gros plan sur son parcours…

A43 ans, Isabelle Paquier a donné un sens nouveau à sa carrière. Embauchée il y a 15 ans comme agent de comptoir au sein de l’agence de voyages Gierl à Saint-Leu-la-Forêt (Val-d’Oise), elle est ensuite devenue la responsable du point de vente, avant de le racheter en 2001 à son propriétaire, parti à la retraite à 77 ans.

L’agence a été créée dans les années soixante. Après plus de 40 ans d’activité, mon ancien patron manifestait des signes de lassitude, ce que l’on peut légitimement comprendre. Progressivement, il a arrêté l’activité groupes dont il s’occupait et a recentré l’agence sur le métier de généraliste. C’était une façon d’anticiper son départ. Ses deux fils (l’un travaille dans l’hôtellerie et l’autre dans l’administration), ne souhaitaient pas reprendre l’affaire. Je suis restée seule pendant cinq années au comptoir et puis, d’un commun accord, nous avons décidé que je reprendrai l’agence. Mais que tout se ferait en douceur, commente encore Isabelle Paquier.

Couper les vannes et revoir les contrats bancaires

Après un trimestre entier de réflexion, le temps de consulter les bilans et de mettre son nez dans les comptes qu’elle n’avait jusqu’à cette date jamais examinés, le constat tombe cependant comme un couperet. C’était plus grave que ce que je ne pensais. L’agence était déficitaire depuis longtemps en raison d’erreurs de gestion faramineuses. Il fallait couper les vannes, constate la dynamique patronne, sans pour autant s’avouer vaincue face au problème. Je savais que ça pouvait fonctionner. La vente au comptoir enregistrait de bonnes performances. Le propriétaire était âgé, il n’avait pas une mentalité de négociateur. Alors qu’il fallait tout simplement revoir tous les contrats bancaires et les frais de gestion avec le cabinet comptable.

Ni l’un ni l’autre n’étaient au courant de l’environnement fiscal d’une transmission d’entreprise mais leur relation de confiance les a aidés à accomplir ensemble les démarches. Il était assez satisfait de voir que l’affaire allait être reprise, ça l’a rassuré. Normal, c’était tout de même son bébé.

Sur les conseils de son cabinet comptable, du Snav, de l’APS et du réseau Afat Voyages auquel l’agence adhère, le duo est parvenu à démêler l’écheveau. D’un côté, il m’a cédé les parts de la Sarl. De l’autre, j’ai racheté le fonds de commerce, qui me sert aujourd’hui de caution pour la garantie financière, car je n’en avais pas au départ. Pour limiter les investissements, je n’ai pas changé l’enseigne. Il aurait fallu redemander une licence, les agréments… bref, tout ce qui est obligatoire dans le cadre d’une création d’agence. Sans investir des sommes colossales, j’ai donc pu devenir patron. C’est une opportunité que jamais je n’aurais pu saisir dans d’autres conditions.

Rééquilibrer les comptes puis recapitaliser

Pendant un an et demi après la vente, mon ancien patron est venu me rendre visite tous les matins. C’était sa petite occupation, histoire de couper en douceur, se souvient Isabelle Paquier avec nostalgie. Après avoir rééquilibré les comptes la première année, recapitalisé l’entreprise la deuxième et dégagé des bénéfices la troisième, le succès est aujourd’hui au rendez-vous : elle a même pu embaucher une salariée au mois de décembre dernier, en contrat à durée indéterminée.

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