Un aérogare low cost pour l’aéroport de Marseille-Marignane
Confronté à la rude concurrence du TGV Méditerranée, L’aéroport de Marseille-Marignane ambitionne d’ouvrir au printemps 2006 une aérogare pour les vols à bas tarifs.
« Sans cette réalisation, nous aurons du mal à retrouver un trafic qui corresponde à nos ambitions », admet Pierre Régis, directeur général de l’aéroport, qui entend faire de cette plate-forme « un outil de reconquête » après la perte de 900 000 passagers depuis la mise en service du TGV en 2001.
Le concept repose sur la possibilité de proposer à une clientèle constituée à 80% de touristes qui choisissent leur destination à la dernière minute sur Internet, les tarifs les plus attractifs possibles, moyennant des prestations réduites et une redevance passager de 1 € contre 2,75 € pour une aérogare classique. Les tarifs low cost drainent des gens qui ne seraient pas venus ici sans cela, précise Loïc Chovelon, responsable de la communication de l’aéroport. Selon lui, un vol quotidien à bas tarif signifie 20 000 touristes supplémentaires par an.
Le projet prévoit la réhabilitation d’un local de fret, quasiment vide, dans l’enceinte mais totalement indépendant de l’aérogare classique, susceptible d’accueillir six avions simultanément. « Bien sûr il n’y aura pas de moquettes dans les couloirs, on embarquera à pied, mais ce qui prime c’est l’efficacité », précise Pierre Régis. Le passager sera mis à contribution pour transporter lui-même ses bagages aux contrôles. Quant aux vols, ils seront limités aux destinations de l’espace Schengen pour supprimer les contraintes douanières, sans possibilité de correspondance et sur une seul catégorie d’appareil, l’A320 ou le B737.
La future aérogare d’une capacité théorique de 3,5 millions de voyageurs par an, permettra d’accueillir un million de passagers à bas tarifs de plus qu’aujourd’hui d’ici deux ans. Treize compagnies ont manifesté leur intérêt et trois ont répondu favorablement à l’appel à projet lancé en mai par la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille-Provence, gestionnaire de l’aéroport : Easyjet, Ryanair, qui n’a encore aucune escale sur Marseille, et Air France.
De nouvelles rencontres sont prévues ce mois-ci pour affiner les questions techniques. Les premiers contrats devraient être signés à l’automne et les travaux débuter début 2005. En Europe, seul l’aéroport de Genève a un projet de ce type.
