TourCom et Manor se cherchent une voie
Les deux réseaux ont annoncé un partenariat dont le contour reste à trouver. Des synergies sur les projets technologiques et la centrale de paiement sont prévus.
Un communiqué commun envoyé ce week-end par les deux réseaux annonçait que Manor et Tourcom ont « décidé d'explorer et d'étudier ensemble toutes les pistes permettant de mettre en synergie leurs acquis et leurs compétences ». Cette annonce, qui intervient à la veille de Top Résa et au moment où s'ouvrent les négociations avec les fournisseurs, doit faire son effet dans le paysage de la distribution.
UN PROJET COMMUN DE RÉFLEXION
Pour Richard Vainopoulos, le président de TourCom, c'est « une alliance plus concrète et plus efficace qu'AS Voyages, avec beaucoup moins de doublons au niveau des accords commerciaux ». « Rien n'est imposé et tout sera à la carte », poursuit-il. De son côté, Jean Korcia, le président de Manor, ne parle pas « d'une alliance, car aucun contrat n'a été signé, mais plutôt d'un projet de réflexion commun pour trouver de nouvelles idées de partage d'outils et de négociations menées en commun ». Du côté de TourCom, Manor pourra y trouver les outils technologiques SBT et pour le multi-canal, la centrale de paiement, le référencement de réceptifs étrangers. À l'inverse, Manor apportera « notre forte technicité dans le domaine aérien » précise Jean Korcia. Pour le moment, aucun projet de mise en commun des salles de marchés ou des négociations avec les compagnies aériennes n'est prévu, alors que les deux réseaux réalisent la majeure partie de leur volume dans l'activité affaires. « Pas question de jouer la surenchère avec les TO, qui sont déjà soumis à de grandes difficultés » prévient-on chez TourCom, alors que Jean Korcia verrait bien des négociations communes « sur les commissions, avec trois à quatre TO importants ». Plus pragmatiques, certains fournisseurs restent dubitatifs. « Ça me laisse sceptique, témoigne un voyagiste, quand on sait qu'au début de l'année, c'est avec Carlson et Havas que TourCom nous convoquait pour rediscuter des taux de commission ». Entamées il y a près d'un an, les discussions entre TourCom et Carlson-Havas semblent être terminées. « Nous avons été agacés par les promesses non tenues, avance Richard Vainopoulos, un contrat était signé un jour avant d'être annulé le lendemain, ce n'était plus possible ».
LES CARTES REDISTRIBUÉES
Au coeur du problème, la centrale de paiements de TourCom. « Nous avions une relation naturelle avec Havas Voyages, c'est du côté de Carlson Wagonlit que ça coinçait. Ils voulaient nous faire abandonner notre centrale et imposer un système beaucoup trop lourd, nous ne fournissons plus la centrale de paiements aux franchisés Carlson depuis plusieurs mois déjà ». Le rapprochement avec Manor paraît dès lors logique pour Tourcom. « Nous discutions depuis plus d'un an ensemble, explique de son côté Jean Korcia, et le dialogue a vraiment repris il y a six mois », lors de la dégradation du projet avec Carlson. « La présence de Manor dans le G4 aux côtés d'American Express empêchait tout rapprochement avec TourCom, alors en discussion avec Carlson » rappelle le président. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, les cartes ont été redistribuées et Thomas Cook apparaît comme le grand ordonnateur. « Thomas Cook a suivi de près les négociations et les voyait d'un très bon oeil » confirme Jean Korcia. Reste à trouver des formes de partenariats capables de concilier des intérêts que chacun s'efforce de trouver convergents.
