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Solidarité de façade

« Jusqu’à dimanche, la Quinzaine du commerce équitable fait la « une » dans les médias. Le tourisme n’échappe pas à cette vaste sensibilisation aux questions éthiques. Les Français ont certes tendance à tout mélanger : respect des populations et partage des richesses, protection de l’environnement, lutte contre le tourisme sexuel. Il est vrai que les multiples labels et chartes n’aident guère à la compréhension. Qu’importe ! Le principal es

Jusqu’à dimanche, la Quinzaine du commerce équitable fait la une dans les médias. Le tourisme n’échappe pas à cette vaste sensibilisation aux questions éthiques. Les Français ont certes tendance à tout mélanger : respect des populations et partage des richesses, protection de l’environnement, lutte contre le tourisme sexuel. Il est vrai que les multiples labels et chartes n’aident guère à la compréhension. Qu’importe ! Le principal est qu’il y ait enfin une prise de conscience. Une enquête récente de l’Unat révèle d’ailleurs qu’un tiers des voyageurs ont déjà entendu parler du tourisme solidaire, et qu’une bonne partie d’entre eux serait intéressée par cette forme de voyage.

Reste que, dans les faits, dès lors qu’il s’agit de mettre la main à la poche, les Français ont plutôt tendance à se regarder le nombril. Car bien évidemment, ils préfèrent acheter un tee-shirt à 1 E, fabriqué par un Chinois surexploité, plutôt que celui estampillé commerce équitable, un peu plus cher. Quitte à dénoncer ensuite les délocalisations. Au final, un Français consacre en moyenne 0,6 E par an au commerce équitable. Un vrai sens du partage ! Même décalage entre les nobles intentions et la triste réalité dans le tourisme. Combien sont-ils à défendre les valeurs d’un voyage solidaire, tout en traquant le petit prix sur Internet, prêts à modifier leurs dates de vacances ou leur destination pour économiser 10 E.

Pire, chaque nouvelle idée visant à un meilleur partage des richesses entre le Nord et le Sud suscite une levée de boucliers, chez les consommateurs mais aussi chez les professionnels, pourtant eux aussi peu avares en paroles généreuses. Il n’y a qu’à voir les réactions face au projet de taxe aérienne pour la lutte contre la pauvreté et le sida dans le monde. Pourtant, qui d’autres, mieux que les touristes, qui profitent largement de la misère du monde pour voyager à petits prix, sont susceptibles de financer ce combat ? La plupart des professionnels, le Snav en tête, préfèrent au oublier que cette misère constitue le principal terreau du terrorisme, par ailleurs ennemi numéro un du tourisme. Un paradoxe de plus, que Jean-François Rial, le PDG de Voyageurs du Monde, est l’un des rares à dénoncer ouvertement…

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