SNCF : une grève qui pénalise des voyageurs et des professionnels

C’est aujourd’hui vendredi que démarre un important mouvement social à la SNCF, et ce jusqu’à dimanche.

Depuis l’annonce de la grève, des voyagistes et des agences de voyages gèrent la recherche d’alternatives en cas de suppression de train et les questionnements des clients.

Mobilisation des équipes

« C’est très compliqué », nous confie Jean-Marc Folliet, fondateur de Cap Juniors qui organise des colonies pour 12 000 jeunes par an. « Nous apprenons au coup par coup que des trains ne roulent plus, en vérifiant nos dossiers. » Sur les stations de ski des Pyrénées, « c’est l’enfer », ajoute-t-il.

Spécialiste des colonies de vacances à la neige, Cap Juniors a maintenu les départs de cette fin de semaine, en se repliant sur des cars. « Nous utilisons notre réseau. Nous partageons parfois des cars avec des confrères », ce qui engendre un surcoût. Au regard de l’allongement du trajet, certains parents ont préféré annuler la colonie de vacances de leur enfant. En bord de mer comme à la montagne, des hôteliers déplorent également des annulations ce week-end.

« Nous allons subir un préjudice commercial »

« Nous ne vendons pas la prestation train dans le package, nous indique pour sa part Cécile Revol, la directrice générale de Sunweb France. Certains de nos clients qui ont réservé avec le train nous ont appelés. Mais dans l’ensemble, les trains vers les Alpes ne sont quasiment pas touchés par la grève. » La SNCF a semble-t-il préservé les Alpes, moins les autres destinations.

« Nous ne déplorons aucune annulation à ce jour », complète Cécile Revol. Le voyagiste spécialiste des séjours ski renforce toutefois ses équipes à destination, puisqu’il anticipe des retards dans les arrivées des clients en station. De nombreux opérateurs du voyage et du tourisme en feront autant. D’autant que nous ne sommes pas à l’abri d’annulations de train qui n’étaient pas prévues… « Même si la SNCF va rembourser les trajets annulés, nous allons subir un préjudice commercial », ajoute Jean-Marc Folliet.

Des contraintes pour les préacheminements

La grève a aussi un impact sur les départs des voyageurs à l’étranger qui ont des préacheminements en train.

« TO et agences sont informés à la dernière minute », confirme Didier Sylvestre, directeur commercial et marketing d’Exotismes. Pas simple pour le voyagiste marseillais. « Cela complique les préacheminements et les post-acheminements, ajoute-t-il. Comme toujours en cas de grève ou d’autres aléas, nous gérons au cas par cas avec les agences. »

Les clients se sont également organisés, se réjouit-il. « Ils n’annulent pas des vacances qu’ils ont préparées depuis plusieurs mois. » Certains prennent leur propre voiture, d’autres un car Flixbus, pour rejoindre leur aéroport de départ.

Des Français vont ainsi se replier sur le car, la voiture personnelle ou le covoiturage. Ce qui risque d’entraîner des embouteillages déjà considérables lors de week-ends classiques de départs en vacances scolaires…