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Sur fond de réforme, la SNCF publie des résultats à nuancer

Certes, les chiffres de la SNCF sont bons. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Car ses dirigeants l’ont martelé : l’entreprise est structurellement déséquilibrée.

Mardi 27 février, la SNCF a publié ses résultats pour l’année 2017. Elle affiche un bénéfice net multiplié par 2,3, à 1,33 milliard d’euros. Le chiffre d’affaires de 33,5 milliards d’euros, est en progression de +4,2% grâce à une dynamique commerciale générant une croissance du volume de voyageurs et de marchandises transportées. La hausse de la fréquentation est de + 10 % pour le TGV ou encore + 53 % pour le Ouigo. Ce « rebond du train » est « un signal positif pour l’avenir du ferroviaire dans notre pays », a commenté le président du directoire, Guillaume Pepy.

Guillaume Pepy a toutefois continuellement rappelé que l’entreprise est « structurellement déséquilibrée ». SNCF Réseau reste lourdement pénalisé par une dette nette de 46,6 Mds€, qui augmente encore de 1,7 Md€ en 2017.

Une dette structurelle abyssale

« Ce surcoût est lié aussi à l’organisation-même de la SNCF, à son fonctionnement, à ses méthodes, à son statut. Il y a des réformes qu’on aurait dû faire depuis longtemps », avait rappelé Edouard Philippe lors de sa présentation de la méthode et du calendrier de la réforme ferroviaire, lundi à l’hôtel Matignon.

« Aujourd’hui, cette dette menace d’engloutir tout le système. En 20 ans, elle est passée de 20 milliards à 50 milliards d’euros. 50 milliards d’euros, on ne brasse pas tous les jours une telle somme. Pour vous donner une idée, c’est le budget annuel de l’Education nationale. Mais si nous ne réagissons pas, cette dette devrait encore augmenter de 15 milliards d’euros dans les 10 prochaines années. Pour rembourser les seuls intérêts, la SNCF doit payer chaque année 1,5 milliard d’euros : cet argent va aux banques, il ne rend aucun service public. »

Des résultats contrastés

Les dirigeants de la SNCF ont donc rappelé que si le résultat net est bon c’est grâce à des impôts différés actifs (des économies d’impôt futures liées à des opérations actuelles NDLR).  « Il y a des impôts différés actifs qui augmentent. Ce n’est pas du vrai argent, c’est du comptable », a assuré Guillaume Pepy. Une position qui a peut-être été adoptée pour éviter que les syndicats ne se servent de ces bons chiffres lors des réunions qui doivent se tenir prochainement pour envisager la réforme de la SNCF.

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