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Salaire en agence : où en sont les négociations pour relever les minima ?

Valérie Boned veut améliorer l’image de la branche pour la rendre plus attractive. La présidente des Entreprises du Voyage a décidé avec son conseil d’administration de rouvrir les négociations salariales dans le cadre des NAO.

Retenez bien ce chiffre : 3245, il est désormais incontournable. C’est le numéro de la nouvelle convention collective des opérateurs de voyages et des guides (à retrouver sur Legifrance.fr) qui remplace depuis quelques jours les 3 précédentes conventions de la branche.

« Les employeurs doivent notifier ce numéro aux salariés afin de les avertir de la convention collective dont ils dépendent. Et informer leur cabinet comptable afin que les bulletins de salaire fassent référence à la bonne convention », insiste Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage (EdV) lors de la Convention EdV Centre-Ouest organisée à Djerba.

Cette convention collective et ses changements (dont la période de prise des congés qui glisse du 1er mai au 30 avril) feront d’ailleurs l’objet du premier webinaire programmé le 5 décembre à 10h.

Groupes A et B : toujours sous le SMIC

Mais la nouvelle présidente du syndicat est surtout revenue sur la question des minima salariaux concernant les employés des catégories A et B encore sous le niveau du Smic. Un sujet devenu crucial depuis que la Première ministre Elisabeth Borne a institué le Haut commissariat aux rémunérations et menacé les branches professionnelles concernées d’une révision du calcul des allégements de charges si rien n’est réglé d’ici juin 2024.

« Le gouvernement serre la vis. Le ministère du Travail nous somme d’aboutir et m’appelle régulièrement pour maintenir la pression, a reconnu Valérie Boned. C’est un travail de longue haleine, déjà initié, sur lequel nous devons accélérer si notre secteur veut être reconnu comme une industrie attractive ». Et de rappeler que dans certaines entreprises, les plus grandes de la branche notamment, environ 25% des salariés des groupes A, B et C sont payés au minima de la grille salariale. 

Impulser une nouvelle dynamique 

La nouvelle présidente des EdV a donc demandé que la NAO (négociation annuelle obligatoire) soit inscrite a l’ordre du jour de la prochaine réunion de la Commission des Affaires sociales. Et ce « sans attendre que cela vienne des syndicats ». Elle abandonne en outre la position tenue par les deux organisations d’employeurs (EdV et Seto) afin de débloquer les négociations avec les 5 syndicats (CFTC, CFDT, CGE-CGC, FO et CGT) qui avaient rejeté le dernier projet d’augmentation des salaires. « Nous souhaitions moderniser le système en modifiant le calcul de la prime d’ancienneté. La déconnexion des deux devait permettre d’être mieux disant sur les minima », considère-t-elle. Un point de vue non partagé par les organisations syndicales.

Confiante, la présidente s’engage désormais vers une solution qu’elle estime « plus classique et moins moderne » mais qui « devrait permettre d’arriver à l’adoption de minima qui soient enfin au dessus de la grille ». A charge pour Morgan Butty (DRH de CWT) de mener et de réussir ces négociations au sein de la Commission. « Nous devrions ainsi éviter le « name and shame » que le gouvernement menace à l’avenir d’utiliser. »

Vers une marque « travailleur »

Des accords ont en revanche déjà été signés sur l’intéressement et le télétravail. En attendant la question des retraites, de la prévoyance et de la mutuelle santé qu’elle met aussi sur la table.

L’attractivité du secteur étant l’une de ses priorités, la présidente travaille également sur la mise en place « d’une marque travailleur » qui pourrait séduire les jeunes diplômés et répondre aux besoins des entreprises qui recrutent. Celle-ci possèderait aussi un solide volet sur le salaires avec une rémunération à la hauteur, de l’intéressement, un parcours de formation… « L’important est de montrer que nous sommes une industrie de services avec des salariés qui en ont saisi tous les enjeux en termes de qualité, de rémunération, de formation, de RSE… », conclut-elle. Les équipes et bénévoles des EdV ne devraient ainsi pas chômer en cette première année de sa mandature tant les projets sont nombreux.

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© Stéphane Jaladis

Yvon Peltanche réussit sa 2e convention à Djerba 

Avec 90 participants dont 45 immatriculés, le président de la région Centre-Ouest des EdV est satisfait de la participation à sa 2e Convention qui s’est déroulée au Bravo Club Yadis à Djerba. « Outre une organisation exemplaire, il s’est dégagé une belle énergie et une belle dynamique durant ces 4 jours avec des présentations qui ont passionné les adhérents, sur les travaux en cours et le futur du syndicat, sur l’IA, les RH… », confie ainsi Yvon Peltanche. « Les participants attendent du contenu pour faire tourner au quotidien leurs entreprises. L’audience y est ainsi assez différente des conventions nationales des EdV », ajoute celui qui est aussi président des présidents de régions au sein du syndicat. Dynamique, il anime sa vaste région avec des réunions régulières (payantes) sur lesquelles il mobilise des experts du sujet traité. La prochaine aura ainsi pour thème la fraude bancaire. Fort de cette mobilisation, il espère une participation encore plus forte lors de sa convention 2024. « On peut rêver atteindre les 150 participants en comptant les partenaires sachant que la région Centre-Ouest compte 207 immatriculations. Et que plusieurs viennent même d’autres régions, ce qui confirme l’intérêt de ce rendez-vous », conclut-il. Reste à trouver un nouveau Bravo Club et à réunir un panel d’orateurs aussi professionnels. 

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