Portuscale Cruises compte sur les agences pour démarrer

Riu Alegre n'aime rien moins que tergiverser. L'homme d'affaires portugais aura donc mis quelques mois seulement à créer la toute nouvelle compagnie de croisières Portuscale Cruises, déjà présente sur le salon IFTM-Top Resa.

En février dernier, après 64 jours passés à régler les 200 créanciers de l'ancienne compagnie Classic International Cruises (dont NDS Voyages était la filiale), il fait lever la saisie de quatre des cinq navires de la flotte et en devient propriétaire. Combien a-t-il dépensé ? "Confidentiel", répond-il. Il explique en revanche avoir consacré une enveloppe de 20 millions d'euros à la rénovation des quatre bateaux, dont deux sont désormais sortis des chantiers.

150 euros par personne et par jour

"Les choses peuvent être faites vite à condition de le vouloir, lance-t-il. Et je m'occupe personnellement des projets." Un mode opératoire qui a fait sa fortune, aussi bien dans le textile, l'immobilier (il est à la tête du plus gros groupe portugais du secteur), l'hôtellerie ou encore l'assurance. Il y a quelques années, la holding qu'il dirige comptait pas moins de 681 sociétés.

Sur le marché français, l'offre a été construite en moins de trois mois. L'ex-Princesse Danaé, rebaptisé Lisboa, qui doit être rénové d'ici fin décembre, sera entièrement dédié à la clientèle hexagonale à partir de février 2014, pour des croisières en Méditerranée et en Europe du nord. "Je crois à la pertinence de produits uniquement nationaux, personnalisés et de niche, justifie Riu Alegre. Nous ne visons en aucun cas le mass-market, nous sommes sur un panier moyen à 150 euros par jour et par personne."

Reste désormais à remplir les navires, moins de six mois avant le premier départ. "Dès le lendemain du jour où nous avons annoncé le positionnement du Lisboa en exclusivité sur la France, en plein mois d'août, nous avons reçu 70 mails d'agences spécialisées qui se disaient intéressées", indique Lucien Laloum, en charge du développement de l'activité dans l'Hexagone.

Une distribution 100% B2B

La compagnie compte s'appuyer dans un premier temps sur la distribution en B2B, mais sans viser de référencements dans les réseaux. Des partenariats ont également été noués avec le magazine Sciences et Avenir ou l'éditeur Club Histoire. "En revanche, nous n'avons pas de croisière affrétée, ce qui est logique en arrivant aussi tard", poursuit Lucien Laloum.

L'objectif fixé pour la première saison est d'atteindre le seuil des 70% de remplissage du Lisboa. Mais Riu Alegre promet qu'il compte laisser à l'activité le temps de décoller. "Je fais les choses vite, mais une fois qu'elles sont lancées, j'ai le temps d'attendre, explique-t-il. Je suis là pour rester, c'est un projet à longterme."