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Pierre et Vacances/Center Parcs : les propriétaires refusent la proposition du groupe

Cinq associations de propriétaires particuliers de cottages au sein de Center Parcs, qui réclament le règlement de loyers non versés pendant la crise sanitaire, jugent « inacceptable » la proposition de conciliation formulée par le groupe Pierre et Vacances-Center Parcs.

Quelque 900 propriétaires au sein des domaines Center Parcs des « Trois Forêts », « du Bois aux Daims », des « Bois Francs » et des « Hauts de Bruyère » ainsi que « Villages Nature Tourisme » ont lancé une procédure judiciaire début février devant le tribunal judiciaire de Paris. Ils espèrent obtenir le règlement de « plusieurs millions d’euros » de loyers non versés par le numéro un européen des résidences de loisirs, exploitant de ces sites, pendant les mois où ces hébergements ont été fermés ou sous-occupés, en raison des restrictions liées au Covid-19.

Or Pierre et Vacances, dont l’activité a été largement affaiblie par la pandémie, leur a fait une proposition qu’ils qualifient d' »inacceptable, pour ne pas dire scandaleuse », dans un communiqué de presse, car elle les amènerait à « abandonner 7 mois et demi de loyers pour la période du 15 mars 2020 au 30 juin 2021, et 27,5% de leurs loyers du 1er juillet 2021 au 31 décembre 2021 ». « Nos clients sont furieux », dit à l’AFP leur avocat Me Patrick Tabet, car « si un échelonnement de la dette de loyers aurait pu être accepté, une demande d’abandon pur et simple, aussi importante, reflète un réel mépris ».

Plusieurs formules proposées

Dans le détail, le groupe nous indique avoir proposé, « pour les périodes courant du 15 mars 2020 au 31 mai 2020 (15 juin 2020 pour l’Ile-de-France), du 29 octobre au 14 décembre 2020 et du 2 janvier au 30 juin 2021, qui ont été impactées soit par des fermetures administratives imposées par décret, soit par des mesures restrictives (fermeture des remontées mécaniques, des restaurants, des infrastructures de loisirs telles que piscines, aires de jeux…), qui l’ont empêché d’exploiter normalement les sites, une franchise (abandon) de 7,5 mois (dont l’intégralité de la période du 15 mars au 31 mai 2020), contre le versement de 2,5 mois de loyers ».

Pour les « périodes intercalaires du 1er juin 2020 (16 juin 2020 pour l’Ile-de-France) au 29 octobre 2020 et du 15 décembre 2020 au 1er janvier 2021 : le versement au plus tard au 31 juillet 2021 de l’intégralité des loyers dus au titre des périodes intercalaires qui n’auront pas été honorés ».

Enfin, pour la « période postérieure au 1er juillet 2021, il est proposé aux propriétaires le choix entre deux options. Première possibilité, pour le second semestre 2021 (du 1er juillet au 31 décembre 2021) : règlement, aux dates habituelles, de 72,5% du loyer contractuel. Les 27,5% résiduels feraient l’objet d’une franchise (abandon) à chaque échéance contractuelle ; et, à partir du 1er janvier 2022 : paiement de 100% du loyer contractuel. Ou, deuxième option : du 1er juillet 2021 au 31 décembre 2022 (soit une durée fixe de 18 mois) : passage à un loyer variable, avec un minimum garanti de 50% du loyer contractuel. Un complément de loyer serait versé, permettant d’atteindre au maximum 100% du loyer contractuel si le chiffre d’affaires de la résidence atteint ou dépasse le chiffre d’affaires de la même période de l’année 2019. A partir du 1er janvier 2023 : paiement de 100% du loyer contractuel » .

« En quoi est-ce équilibré ? »

Un effort que les propriétaires de cottages n’ont pas voulu consentir. Les bailleurs « se sentent trahis par Pierre et Vacances qui leur impose un diktat : sur 10 mois de loyers, nous en perdons 7 mois et demi et ils n’en paient que deux et demi : en quoi est-ce équilibré ? » demande Véronique Prudhomme, présidente de l’association des « Bois Francs » qui réunit 275 bailleurs à la situation financière « souvent critique » car dépendants des loyers pour faire face à leurs propres échéances.

Ils réclament en outre une « équité de traitement » avec les « gros institutionnels » propriétaires d’hébergements tels qu’Allianz, la Maif, la Macfs, Groupama, La Française. Quelque 18 800 particuliers sont propriétaires de 57% du parc du groupe – 30% des Adagio, 50% des Pierre et Vacances et 20% des Center Parcs – et ont reçu en 2019 environ 160 millions d’euros de loyers. Pierre & Vacances, de son côté, rappelle que ses propositions, « encouragées par certains des représentants des propriétaires », ont été formulées au terme de deux mois de négociations.

En difficulté financière, avec une perte de chiffre d’affaires liée à la pandémie estimée à 800 millions d’euros, le groupe Pierre & Vacances a défini une nouvelle stratégie de redressement, baptisée Réinvention 2025.

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