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Racisme : National Geographic fait son mea culpa

Pour ses 130 ans d’existence, National Geographic s’est livré à un rare «examen de conscience». Dans son numéro d’avril, consacré à la question raciale, le mensuel reconnaît un traitement raciste de ses reportages.

Dans le numéro du mois d’avril du National Geographic, Susan Goldberg, rédactrice en chef, a écrit un éditorial remarquable.

« Je suis le dixième rédacteur en chef de National Geographic depuis sa création en 1888. J’en suis la première rédactrice en chef, Juive de surcroît, deux groupes de population qui ont eux aussi été discriminés aux États-Unis », explique-t-elle en préambule. Avant de poursuivre : « Il m’est douloureux de partager cet affreux état de fait qui fait pourtant partie de l’histoire du magazine. Mais puisque nous avons aujourd’hui décidé de faire une couverture exceptionnelle du sujet des « races », il nous faut faire cet examen de conscience avant de considérer de faire celui des autres. »

Pour cela, le magazine a demandé à John Edwin Mason, professeur à l’université de Virginie spécialisé dans l’Histoire de la photographie et de l’Histoire de l’Afrique, de se plonger dans les archives de National Geographic.

« Des personnages exotiques, souvent dénudés »

Ce que Edwin Mason a découvert, c’est que jusque dans les années 1970, National Geographic « ignorait complètement les personnes de couleur qui vivaient aux États-Unis, ne leur reconnaissant que rarement un statut, le plus souvent celui d’ouvriers ou de domestiques ».

Le magazine dépeignait également les « natifs » d’autres pays comme des personnages exotiques, souvent dénudés, chasseurs-cueilleurs, sorte de « sauvages anoblis », tout ce qu’il y a de plus cliché. Par exemple lors d’un reportage en Australie datant de 1916, sous plusieurs photos d’Aborigènes, on peut lire cette légende : « Deux Noirs sud-Australiens : ces sauvages se classent parmi les moins intelligents de tous les êtres humains. »

« Pour nous, cette couverture médiatique est aussi l’opportunité d’un examen de notre propre histoire, et de nos efforts pour illuminer le cours de l’humanité, au coeur de notre mission depuis 130 ans. Je souhaite que les prochains rédacteurs en chef de National Geographic puissent être fiers de l’histoire de ce magazine – pas seulement pour les reportages que nous aurons décidé de publier mais aussi pour la diversité de journalistes, rédacteurs et photographes qui les portent », conclu Susan Goldberg, la rédactrice en chef monde.

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