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Malgré la crise, Corsair poursuit sa marche avant

Jeudi 19 mai, Corsair a reçu son 5e Airbus A330 neo à Toulouse, le dernier de la première phase du renouvellement de sa flotte. L’occasion pour son PDG, Pascal de Izaguirre, de faire un point assez optimiste sur l’actualité de l’entreprise.

En 14 mois, Corsair International aura donc reçu cinq avions. De l’aveu même de Kimon Sotiropoulos, vice-président Sales d’Airbus, « c’est remarquable pour une compagnie telle que Corsair de prendre cinq gros porteurs, surtout en période de crise ». Pour Pascal de Izaguirre, PDG de la compagnie, « c’est une très grande fierté pour l’ensemble des employés. Je suis persuadé que la modernisation de la flotte est un levier clé pour améliorer les performances d’une compagnie aérienne ».

Surtout à l’heure où les contraintes environnementales pèsent de plus en plus lourd sur l’aérien. En choisissant la gamme neo des A330, Corsair opte pour un avion qui consomme 25% de moins qu’un avion équivalent de l’ancienne génération, et qui fait beaucoup moins de bruit (-50 %).

Les avions sont en leasing ou en location longue durée, auprès de MG Aviation et de la famille Nakash.

Hausse du prix du carburant : 50 millions de surcoût

« Sur le marché de l’Océan Indien, cette modernisation de la flotte se fait déjà ressentir. Elle a un effet marketing, les clients partagent leur satisfaction. Nous poursuivons notre montée en gamme avec désormais 20 sièges en classe Business et 21 sièges en Premium. Cela augmente le nombre de places à l’avant. Nous avons maintenu ce cap, nos projets, malgré le contexte de crise », poursuit Pascal de Izaguirre.

Pascal de Izaguirre à Toulouse. Crédit : Clément Peltier

Car il faut dire qu’après le Covid, la guerre en Ukraine est venue fortement perturber les prévisions des analystes des compagnies. « Imaginez un carburant qui monte à 1200 voire 1300 dollars la tonne alors qu’on l’avait budgété autour de 600-650 dollars en 2021. Pour Corsair, cela a entraîné 50 millions d’euros de surcoût. Ensuite il y a aussi la question de la valeur du dollar par rapport à l’euro. Désormais c’est quasiment un pour un. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Or tout se paie en dollars dans le secteur de l’aérien. C’est le cas pour le fuel mais aussi la location de nos avions. C’est pourquoi la hausse des prix est inéluctable mais aussi nécessaire. Le problème s’est de savoir jusqu’où ? Il ne faut pas avoir un impact déflationniste.»

Actuellement, le patron de Corsair l’assure : « Nous assistons à une nette reprise du trafic. On observe bien qu’il y a de la frustration accumulée. Corsair à un réseau affinitaire et loisir. Les marchés les plus résilients. »

Avec Air Austral : une alliance qui « a beaucoup de sens »

Mais malgré la reprise, le patron alerte sur la surcapacité, notamment sur le marché réunionnais, qui « entraîne sa dégradation. J’espère que tout ceci va revenir à la raison… » Pour régler une partie de ce problème, le rapprochement avec la compagnie réunionnaise Air Austral pourrait être une solution (à lire aussi : Pascal de Izaguirre : « Nous irons jusqu’au bout de l’examen du rapprochement avec Air Austral »). Le président est revenu sur le sujet qui agite le monde de l’aérien depuis quelques semaines.

« Ce rapprochement a beaucoup de sens. Je suis un partisan convaincu de la consolidation du secteur aérien. Ce rapprochement capitalistique conforterait l’avenir des deux compagnies. Pour les collectivités ultramarines, c’est important de conserver des compagnies solides. Ce n’est pas un projet de fusion mais de holding capitalistique avec deux marques qui restent différentes. Mais pour convoler il faut être deux. Quelle que soit l’issue nous continueront notre route. »

Corsair de retour à New York ?

Une feuille de route qui vise la province, notamment avec des vols Lyon et Marseille vers La Réunion et Mayotte ; Nantes / Fort-de-France ; Lyon / Pointe-à-Pitre ou encore Bordeaux / Pointe-à-Pitre. Mais aussi l’Afrique, avec désormais sept vols par semaine pour Abidjan et bientôt Bamako le 16 juin.

Deux projets de taille sont désormais sur la table pour Corsair : l’ouverture de nouvelles destinations qui sont en réflexion où New York – projet avorté par la crise – pourrait avoir sa place. Mais aussi une nouvelle commande de 4 nouveaux neo d’ici 2023-2024. Corsair serait alors dotée d’une des flottes les plus modernes au monde.

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