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Les TO veulent croire à la reprise en 2010

L’exercice commercial 2008-2009 s’est soldé par un recul de 7 % du volume d’affaires des voyagistes du Ceto, une première depuis une décennie. Le frémissement des réservations en décembre et des early bookings dynamiques alimentent néanmoins l’espoir d’une reprise.

Alors que les réveillons ont fait le plein et que les deux semaines des vacances de Noël se sont finalement assez bien vendues, les TO tournent sans regret la page 2009, annus horribilis. Le 1er Forum annuel de l’Association des tour-opérateurs/Ceto a été l’occasion, le 16 décembre dernier, de faire les comptes et de présenter le – mauvais – bilan de l’exercice commercial 2008-2009 (31 octobre-1er novembre). Comme pressenti, après un hiver déjà médiocre, la tendance n’a pas été renversée en été. Et les finances se sont dégradé, puisque les prises de commandes n’ont été encouragées que par des prix revus à la baisse. Une satisfaction cependant, « ça aurait pu être encore pire ! » analyse René-Marc Chikli. « Par rapport à d’autres secteurs, précise le président de l’association, nous avons mieux résisté que prévu, en limitant la baisse de l’activité à -10 %. Nous avons su nous adapter, communiquer et le marché a réagi favorablement aux promotions. » Au cours de la période, les TO ont fait voyager 7 135 905 clients (forfaits et vols secs), soit un recul de 2,8 %, générant un volume d’affaires de 5,249 Mds E, en baisse de 7 %, une première depuis des années. « Au début de l’exercice, et vu l’état des réservations, on tablait plutôt sur une baisse de 20 %. Nous avons limité les dégâts », indique René-Marc Chikli. Si les vols secs ont continué à progresser (2 491 184 passagers, +6,6 %), le trafic des voyages à forfait a été, en revanche, très touché par la crise, avec 4 644 721 clients (-7,2 %).

LA FRANCE RESTE UNE DESTINATION REFUGE

La recette unitaire moyenne s’est établie à 924 E (-2,5 %), soit un volume d’affaires de 4,292 Mds E en recul de -9,5 %. La France, destination refuge qui plus est politiquement correcte en temps de crise, s’est bien maintenue avec 860 024 clients à forfaits (-1%) et un volume d’affaires de 397ME (-1,7 %). Pas de miracle en revanche pour les voyages vers l’étranger. Le trafic moyen-courrier a fléchi de 8 % (2 847 037 forfaits vendus), avec un net recul des recettes (- 9,2 %). « Le mois d’août en particulier a été difficile, note René-Marc Chikli, un choc et une situation inédite avec des promotions importantes pour la saison qui justifient le recul du forfait moyen. » Aucune destination n’a été épargnée. Sur la première marche du podium, même la Tunisie (597 615 forfaits, -3 %) a accusé le coup. Le Maroc (-9 %), l’Égypte (-7,6 %) décidément à la peine y compris cet hiver, l’Espagne continentale (-13,4 %), l’Italie continentale (-20,4 %) ou la Croatie (-13,1 %) ont aussi plus que marqué le pas. Seule la Turquie (218 248 clients, -1,8 %) s’en est bien sortie, tandis que les îles grecques, tirées par l’engouement pour Rhodes (nouveauté de Marmara) ont affiché un résultat positif (+7,7 %), exception notable du top ten. Le bilan est encore plus lourd en long-courrier. Les destinations lointaines ont été indiscutablement les plus marquées par la crise en ne séduisant que 937 660 clients (-10 %) et en générant un volume d’affaires en net retrait, à 1,603 MdE (-11,6 %). L’été a été encore plus pénalisé que l’hiver. « Une catastrophe totale en termes de recettes, confirme René-Marc Chikli, avec une baisse du chiffre d’affaires estival de 19,1 %, quand les TO avaient réussi à protéger leurs prix sur l’hiver limitant la baisse d’activité à -6,3 %. » En bon poids lourd et grâce à une politique tarifaire agressive, la République dominicaine a limité la casse (-1,8 %). Pas les États-Unis (-10,2 %) ni le Canada (-5,5 %), encore moins le Mexique (-17,6 %) toujours en convalescence prolongée puisqu’aucune reprise ne s’amorce pour la saison en cours. Les Antilles françaises, double crise économique et sociale oblige, ont évidemment plongé (-20,1 %). L’occasion pour le Ceto de manifester son mécontentement vis-à-vis de la mission de relance mise en place par le gouvernement au lendemain des grèves. « Nous déplorons par ailleurs le manque d’ambition touristique des deux îles auquel s’ajoute pour la Guadeloupe le manque de produits ! » Reste que sur l’hiver en cours, les prises de commandes ne sont pas si mauvaises et c’est une bonne surprise. En Asie, les locomotives Thaïlande et Vietnam sont restées au ralenti ( -19,6 % et -18,3 %) quand l’Indonésie a confirmé la spirale ascendante enclenchée depuis trois ans (+48 %). Une fois de plus, c’est l’océan Indien qui a le mieux tiré son épingle du jeu. Les Maldives (+4,2 %) mais surtout Maurice (+6,9 %) ont fait mieux que résister, même s’il y a eu des prix. « Les volumes sont là, et cet hiver encore, confirme Guy Zekri, directeur général de Solea Vacances, mais avec des promotions très agressives. Et les hôtels 5 souffrent. Même les clients qui ont de l’argent descendent en gamme avec une prime donc aux 4*, et notamment aux produits famille. » Après une année en berne et un début d’hiver 2009-2010 morose, l’évolution des réservations depuis la mi-novembre a toutefois remis un peu de baume au coeur des TO. Le marché bouge, avec même des perspectives à long terme étonnantes puisque de nombreux voyagistes constatent une nette avance sur leurs prises de commandes estivales. Les offres en early bookings semblent convaincre. « Nous sommes à +60 % sur l’été et à +10 % sur l’hiver », annonce ainsi Sébastien Bouillet, directeur du tour operating chez NF. Les engagements sont par ailleurs, de l’avis général, plutôt bons sur le marché groupes, ce qui est un signe encourageant. Reste qu’après un mois d’octobre à -15,3 % (-6 % en cumul sur trois mois), l’euphorie n’est pas de mise. La visibilité reste très réduite, la part des ventes de dernière minute toujours aussi importante, avec un décalage d’un bon mois par rapport à l’hiver dernier. « L’été 2010 sera meilleur que l’hiver en cours, mais le Yo-Yo des réservations risque de se poursuivre », pronostique René-Marc Chikli, et il va falloir avoir les reins solides. « Rien ne redeviendra comme avant. La flexibilité tarifaire est plus que jamais de mise sinon le client va nous échapper. Et la recherche du meilleur rapport qualité-prix, quelle que soit la gamme est désormais ancrée dans les habitudes, tout comme les réservations tardives. Il va falloir être toujours plus réactif », conclut le président du Ceto.

« Par rapport à d’autres secteurs, nous avons mieux résisté que prévu, en limitant la baisse de l’activité à -10 % »

« L’été 2010 sera meilleur que l’hiver en cours, mais le Yo-Yo des réservations risque de se poursuivre »

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