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LES LOW COST gagnent la bataille du ciel français

Les compagnies à bas coût ont gagné plus de 4 millions de passagers en 2015 avec une croissance moyenne de près de 10 %.

Depuis le début des années 2000, l'essentiel de la croissance aérienne en France est portée par les liaisons internationales, notamment vers l'Europe, et le développement des vols low cost. 2015 ne fait pas exception à la règle et si les majors continuent à progresser, c'est grâce à leurs filiales à bas coût. Cinq groupes, qui représentent la moitié du trafic européen, assurent aussi les deux tiers du trafic français, soit près de 100 millions de passagers par an. IAG, qui regroupe Iberia et British Airways, a enregistré une hausse de son trafic de 12 % en 2015, principalement grâce à Vueling (+18 %). Le groupe Lufthansa recule de 7 %, malgré une forte hausse du trafic de Germanwings (+50 %). Le groupe Air France-KLM, lui, progresse de 2,8 %, les deux tiers de cette croissance étant due à Transavia France (+31 %). Enfin, les low cost EasyJet et Ryanair enregistrent respectivement une hausse de leur trafic de 7,2 % et 6,1 %. De fait, en 2015, parmi les dix compagnies ayant gagné le plus de passagers en France, on retrouve EasyJet, avec plus d'un million de clients supplémentaires, Transavia France (930 000), Vueling Airlines (632 000), Ryanair (514 000), Volotea (276 000) ou encore Germanwings (274 000). À l'inverse, parmi celles qui ont perdu le plus de voyageurs, figurent Lufthansa (329 000 passagers), Swiss (283 000), KLM (139 000) ou Royal Air Maroc (119 000).

Air France stagne

Le trafic intérieur, en progression de 1 % en 2015 après plusieurs années de stagnation, n'échappe pas à cette tendance. Volotea a transporté 640 000 passagers en 2015, uniquement à l'intérieur des frontières françaises, soit plus de 30 % de croissance en un an, et EasyJet près de 3,6 millions (+3 %). Seule Ryanair perd de la vitesse avec 430 000 passagers (-12 %). En face, le groupe Air France reste indétrônable, avec près de 19 millions de passagers sur les lignes internes, dont plus de 3 millions avec Hop!, mais ne progresse plus. Face à la concurrence des low cost et du TGV, le groupe a fermé plusieurs lignes en 2015 et la baisse des capacités, ainsi que la fermeture du Paris-Strasbourg, devraient continuer à se faire sentir sur 2016.

Les autres compagnies françaises enregistrent des croissances de 1 % à 3 % en 2015, à l'exception d'Aigle Azur et d'Europe Airpost (ASL), en légère baisse, et d'Air Méditerranée. La compagnie, dont la liquidation judiciaire a été prononcée le 15 février dernier, a perdu plus de 500 000 passagers depuis 2010, soit plus de 40 % de son trafic. Des chiffres identiques à ceux d'XL Airways qui reste en meilleure santé puisque cette baisse est liée à un repositionnement sur le long-courrier, avec une baisse de moins de 5 % du nombre de passagers-kilomètres.

Transavia vise 20 % de croissance par an

À l'avenir, ces tendances devraient se poursuivre, compte tenu des investissements engagés et des ouvertures de lignes annoncées. IAG va renforcer Vueling sur ses bases hors d'Espagne, dont Paris, avec une croissance en Europe de 10 % par an jusqu'en 2020. Lufthansa va doubler les capacités de sa filiale low cost Eurowings, qui opère également des vols long-courrier, mais n'ouvrira pas de base en France. Transavia France, elle, est appelée à se renforcer avec une croissance de 20 % par an pour atteindre 10 millions de passagers en 2020. EasyJet, avec 37 nouvelles lignes en France en 2016, devrait, pour sa part, rester autour de 5 % à 10 % de croissance tout comme Ryanair. Des low cost déjà bien implantées en France et qui flirtent avec le million de passagers capteront également une part de la croissance, comme Wizz Air ou Norwegian, positionnées sur le long-courrier. Enfin, des nouveaux venus, comme French Blue, la low cost d'Air Caraïbes, pourraient également contribuer à la hausse du trafic sur certains axes.La multiplication des attaques terroristes – qui a entraîné une baisse de la demande, en particulier vers l'Asie et l'Amérique du nord – pourrait toutefois obliger certaines compagnies à revoir leur plan à la baisse. De même, une chute durable de la livre Sterling, entraînée par le Brexit, pourrait impacter les touristes britanniques, qui effectuent près de 23 millions de voyages en Europe par an. Or, mi-2016, plusieurs compagnies comme EasyJet, Lufthansa ou Air France-KLM, ont déjà fait état d'une baisse de leur revenu par siège de 5 % à 8 %. Mais la surcapacité en sièges, portée par un pétrole au plus bas et par le redéploiement en Europe occidentale des vols des TO opérés auparavant vers l'Afrique du Nord et la Turquie, ne se résoudra pas en quelques mois.

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