Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Les États-Unis soldent et attendent des jours meilleurs

C’est plus que jamais le moment de voyager outre-Atlantique, clament les TO. Le pays de l’Oncle Sam se vend à prix cassé pour enrayer la baisse de fréquentation, tandis qu’institutionnels du secteur et pouvoirs publics préparent une relance à coups de marketing.

«Nous avons besoin de vous, continuez à voyager. » Dans l’immense salle du centre de convention de Miami Beach, l’appel lancé par ces employés du secteur touristique américain ressemblait à un SOS. C’était le 20 mai, devant les milliers de participants du Pow Wow, le salon américain du tourisme. L’optimisme volontariste qui prévaut traditionnellement outre-Atlantique ne suffit plus. Sur le salon, personne n’a cherché à nier le plongeon de l’activité. Même le marché français est désormais orienté à la baisse. Si la fréquentation a encore progressé de 1,1 % durant les deux premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2008, presque tous les TO français présents à Miami ont décrit des reculs de 20 % en moyenne de leurs ventes depuis début 2009. Une situation aggravée par la grippe A qui, selon plusieurs chefs de produits, a littéralement stoppé les ventes. « Nous sommes à -50 % depuis un mois », confirme Michel-Yves Labbé, fondateur de Directours. L’industrie touristique américaine cherche donc par tous les moyens à limiter les dégâts. Et les hôteliers sont les premiers à casser les prix. « C’est particulièrement le cas à New York, Las Vegas, San Francisco, Miami et Orlando », décrit ainsi Charles Julien, chef de produit chez Jetset. « Nous sommes revenus au niveau de 2004, assure de son côté Isabelle Weber, directrice de Comptoir des États-Unis. Les hôtels sont en demande et multiplient les offres. » La baisse est particulièrement sensible dans les établissements haut de gamme, désertés par les groupes et les voyageurs d’affaires. « Les 5* se vendent au prix des 3* ou 4* », reconnaît Alicia Malone, en charge des relations publiques au sein de la Convention and Visitors Authority de Las Vegas. « Grâce à cela, nous réussissons à maintenir un taux d’occupation de 80 %. » Idem à New York. « Sur le Parker Meridien, qui est notre hôtel porte-avion, les prix moyens en mai sont en recul de 35 % », constate Michel Yves Labbé. « On va faire un bel automne dans la ville, renchérit Isabelle Weber. On commence déjà à recevoir des promos. »

200 M$ POUR SOUTENIR LE SECTEUR…

Et la tendance est identique dans l’aérien. « Les compagnies ont tellement baissé leurs prix publics qu’ils sont désormais au niveau de nos tarifs négociés », explique un autre chef de produit. Seul hic, s’inquiète Jean-Alexis Pougatch, PDG de Compagnies du monde : « Les hôtels des parcs nationaux, eux, sont quasiment pleins et les visiteurs qui attendent la dernière minute pour réserver, espérant profiter des prix en baisse, n’auront plus rien, ce qui risque de nous faire perdre encore davantage de dossiers. » Pour lui le bilan du Pow Wow est positif. « Je reviens avec de beaux budgets de promotion marketing, poursuit-il. Malgré la crise, les destinations ou les groupes hôteliers veulent renforcer leurs opérations média et leurs éductours. » Ce n’est pas le cas de tous les OT. Si le Texas, qui dispose d’une représentation en France depuis l’an dernier, s’apprête à augmenter légèrement son budget, la Floride a décidé de tailler dans le vif pour économiser 10 des 35 M$ qu’elle dépense annuellement. Le bureau de Paris, qui assurait la représentation de la plupart des pays d’Europe de l’Ouest, sera fermé dès le 1er juin. US Travel Association, l’organe de représentation et de promotion du tourisme américain, attend le vote du Travel Promotion Act, un plan d’action marketing de 200 M$ élaboré avec l’administration Obama, qui devrait être lancé d’ici six mois.

… ET 10$ DE TAXE PAR VISITEUR

Étonnamment, c’est dans ce cadre qu’une nouvelle taxe sera créée, avant la fin de l’année, à l’entrée sur le territoire : 10 $, dont devront s’acquitter les visiteurs en provenance des pays bénéficiant du programme d’exemption de visa. Et donc, les Français. Suffisant pour relancer l’activité touristique dès l’an prochain ? Le secrétaire américain au Commerce, Gary Locke, a tenté d’avancer des prévisions rassurantes, annonçant que son administration tablait sur une hausse de fréquentation étrangère de 3 % en 2010. Les professionnels, eux, restent plus prudents. Si 2010 permet d’enrayer la chute actuelle, ce ne sera déjà pas si mal…

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique