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Les compagnies déstabilisées par la baisse du brut

Alors que le cours du pétrole s’effondre, la surcharge opère à peine une décrue. Certaines compagnies ont du mal à gérer ce décrochage soudain.

La surcharge carburant commence sa baisse. Celle de Thai Airways est ainsi passée de 230 à 215 $ le 1er octobre sur Bangkok. Corsairfly, Air Seychelles, Vietnam Airlines, Air France-KLM ont emboîté le pas à la compagnie thaïlandaise. Bref, la tendance est à la décrue, mais à un rythme largement inférieur à celle du cours du pétrole. Celui-ci est en effet passé de 147 $ au mois de juillet aux alentours de 60 $ aujourd’hui. Une chute libre. « Il y a une certaine inertie entre la baisse de la surcharge et l’évolution du cours », reconnaît Air France. La compagnie nationale n’a pourtant pas été la moins réactive avec quatre baisses successives sur les deux derniers mois : « Si le cours du pétrole et la surcharge sont corrélés, d’autres facteurs doivent être pris en compte », explique Air France. « Pour lisser le prix du kérosène, outre la surcharge, les compagnies peuvent faire des économies internes, d’un montant estimé à 620 Me chez Air France, et faire une politique de couverture. »

i Face aux incertitudes certains attendent

Or cette dernière donne bien des soucis à certaines compagnies actuellement. La protection des besoins pétroliers des compagnies, utile dans un marché à la hausse, a été effectuée alors que l’Or noir dégringolait. Conséquence, le carburant acheté plus cher qu’aujourd’hui grève les comptes de certains opérateurs, à l’instar de United Airlines ou Southwest Airlines. D’autres pourraient en subir les conséquences si le prix du pétrole poursuivait sa chute. C’est le cas par exemple d’Air Tahiti Nui qui s’est lancé dans la couverture carburant de 40 % de ses besoins au mois d’août, alors que le Brent était autour de 140 $ ! « J’ai failli me lancer aussi à la même période, mais j’ai préféré renoncer devant l’instabilité des cours », se réjouit Süleyman Anilmis, PDG de Gestair. Ce consolidateur voit en effet le poids du carburant dans le prix de revient de ses fournisseurs augmenter toujours plus malgré la chute des cours. Ainsi, chez transavia, cette part passe de 20 à 24 % tandis qu’Europe Airpost prévoit carrément de la faire passer de 20 à 30 % pour la saison suivante. « Face à toutes ces incertitudes, je préfère attendre encore quelques jours avant de fixer mes prix pour décembre », poursuit le PDG de Gestair. « C’est cette extrême volatilité des cours qui ralentit la baisse de la surcharge », estime Thierry Girard, responsable transport chez Asia. « Et quand les compagnies y consentent, il ne faut pas oublier que ces surcharges ont en dollar, une monnaie qui s’apprécie jour après jour », glisse-t-il.

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