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Le voyage d’affaires sous pression, les agences aussi !

Face à des entreprises qui revoient en profondeur leur politique de déplacements, l’industrie du voyage d’affaires doit se renouveler. Les agences de voyages ont encore plusieurs cartes à jouer pour les accompagner et s’adapter à cette nouvelle donne économique.

Cela fait maintenant un an que les véritables difficultés ont commencé. Le voyage d’affaires est, depuis le début de la crise, le secteur le plus touché, avec des baisses variant de 10 % à 40 % en fonction des périodes et des entreprises. Une chute d’activités qui a pour conséquence une révision des politiques de voyages entraînant, en premier lieu, une forte réduction des déplacements. L’étude menée au mois de mai par KDS auprès de 435 voyageurs d’affaires confirme cette tendance. 71 % des personnes interrogées affirment que leur entreprise a réduit significativement les voyages d’affaires, et plus de 37 % d’entre elles déclarent que ces mesures ont été prises il y a plus de six mois. Selon l’étude, les voyages encore « autorisés » sont les déplacements à but commerciaux ou de ventes, le support client et les salons, conférences, présentations ou lancements de produits. La pertinence des déplacements est, en revanche, remise en cause pour ce qui est des réunions interfiliales et des formations. Des solutions alternatives sont donc de plus en plus favorisées au sein des entreprises, comme la visioconférence ou encore le e-learning. Si bien que l’on passe progressivement de l’incitation à l’injonction. Dans certaines grandes entreprises, la consigne est parfois très claire: « Cessez tous les voyages qui n’ont pas pour but de rencontrer un client ! »

CLASSE ÉCO ET TRAIN SONT À L’HONNEUR

75 % des sondés confirment devoir aujourd’hui justifier d’avantage les raisons de leurs missions à l’étranger. Ce contrôle accru est certainement dû à l’usage, de plus en plus répandu, des systèmes en ligne de réservation des voyages et de gestion des notes de frais. Les entreprises sont à la recherche du retour sur investissement et les déplacements professionnels, troisième poste de dépenses hors production, doivent avoir une justification économique. Réduire les coûts signifie également revoir son confort à la baisse. Pour 62 % des participants à l’enquête, la classe affaires n’est tout simplement plus autorisée pour les déplacements en avion. Travel manager chez Orange, Michel Dieleman, confirme que « la vis a été serrée ». « Les vols à bas coûts avec billets non-modifiables et non-remboursables sont de plus en plus favorisés. Sur le long-courrier, les voyageurs d’affaires sont encouragés à utiliser leurs Miles pour être surclassés. D’ici peu, les salariés seront obligés de prendre le train pour tout voyage d’une durée inférieure à trois heures. » Cette montée en puissance de la classe économique et du ferroviaire est, pour Bertrand Mabille, DG de CarlsonWagonlit Travel France, une « évolution structurelle qui perdurera après la crise ». Un bouleversement des habitudes de voyages qui obligent les agences à s’interroger. Comment vont-elles pouvoir continuer à jouer un rôle alors qu’un nombre croissant d’entreprises considère cette intermédiation comme superflue et la commission trop élevée ? Comme pour le tourisme de loisir, la différence se fera désormais sur le conseil. « Les salariés des agences doivent être formés à de nouvelles compétences, car le savoir-faire technique ne suffit plus. Les données vont s’inverser et on va passer de 70 % de technicité et 30 % de conseil, à 70 % de conseil et 30 % de technicité », affirme Bertrand Mabille. Un changement qui va contraindre les agences à se diversifier et à s’ouvrir à d’autres métiers. Pour réfléchir à cette nouvelle donne, Carlson organise en ce moment des groupes de travail. Pour le cabinet expert en gestion des achats Epsa, spécialiste des déplacements et séminaires, les agences ont encore plusieurs leviers de croissance à disposition, comme l’hôtellerie et les groupes. « Trouver le bon hôtel au bon endroit requiert une vraie expertise dans le contexte actuel », explique Matthieu Gufflet, le fondateur du cabinet Epsa. En effet, selon l’étude de KDS, 58 % des sondés déclarent avoir réduit le nombre de nuits passées à l’hôtel au cours des six derniers mois dans le cadre de leurs missions. Et le critère prix l’emporte progressivement sur le confort au moment d’effectuer les réservations. Il s’agit donc, pour les agences, de trouver un prix accessible et maîtrisé. Ce qui est aussi valable pour le choix du transporteur. « Il ne faut pas faire de systématisme. L’agence doit négocier des accords tarifaires par axe performant et multiplier les possibilités de trajets auprès de plusieurs compagnies », note Matthieu Gufflet. L’ensemble des dépenses doivent être rationalisées, c’est pourquoi la réservation anticipée et un meilleur choix du transporteur sont devenus indispensables. « Ces deux facteurs réunis peuvent atteindre un différentiel de prix de 20 % », ajoute Bertrand Mabille.

DES SERVICES ANNEXES SONT ATTENDUS

Par ailleurs, connecté en permanence, le voyageur d’affaires attend de son agence qu’elle lui propose de nouveaux services annexes comme, par exemple, de la téléphonie, une solution de télépéage, des bulletins météo ou la réservation d’une table dans un restaurant. « Ce qui compte désormais, c’est d’accompagner le voyageur tout au long de son déplacement : avant, pendant et après », souligne Christophe Derumez, président d’Avexia Voyages. Le réseau intégré pour les PME-PMI lance, à compter du 15 juin, une nouvelle offre commerciale permettant à chaque voyageur de gérer lui-même l’ensemble du cycle de son voyage, dans un environnement unique. « Les PME-PMI n’ont pas toujours le budget nécessaire pour se doter d’un outil en propre. Nous nous substituons à elles pour trouver les meilleurs partenaires », ajoute Christophe Derumez. Déclinés sous forme de six « Passeports », la nouvelle offre inclut, par exemple, l’organisation d’un transfert, d’un déjeuner d’affaires, d’une réunion à distance ou encore de générer automatiquement sa note de frais et le tout en restant en contact permanent avec son agence. Enfin, pour 43 % des sondés, les déplacements professionnels sont aussi l’occasion de faire du tourisme. L’agence a, là aussi, un rôle à jouer !

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